8 Heures d’Oschersleben : le GMT 94 vainqueur, le SERT champion, tous gagnants !

Elle n’a certes comporté que quatre courses, mais cette saison d’endurance était somptueuse de bout en bout, à l’image de la finale qui s’est déroulée ce samedi 27 août sur le circuit allemand d’Oschersleben. Au terme de 8 heures d’une course haletante où pas moins de 7 équipes jouaient le titre mondial,  la Yamaha du GMT 94 et la Suzuki du SERT se sont livré un duel de toute beauté, comme à Portimao. Les premiers ont remporté la course comme au Portugal, les seconds sont repartis avec le titre comme l’an dernier. Pourtant rien n’était gagné d’avance…

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Pour 21 secondes… et pour un petit point !

L’Endurance est connue pour être une discipline particulièrement cruelle. Pourtant à l’issue de la superbe course qui s’est déroulée à Oschersleben, on était un peu comme à l’Ecole des Fans, où tout le monde ou presque était heureux de sa récompense. A commencer évidemment par le vainqueur du jour, le GMT 94, qui a remporté une deuxième course cette saison après les 12 Heures de Portimao, encore une fois au nez et à la barbe du SERT. Un véritable aboutissement pour cette équipe qui avait obtenu le titre mondial en 2014 sans gagner une course. De plus, non seulement David Checa, Niccolo Canepa et Lucas Mahias ramènent le titre constructeur à Yamaha, mais le pilote français se voit décerner le titre pilote, puisque Mahias avait marqué les points de la quatrième place avec la Suzuki R2CL aux 24 Heures du Mans avant d’être recruté par le GMT en remplacement de Louis Rossi. Le GMT 94 a bien failli faire carton plein, puisqu’au classement général, l’équipe de Christophe Guyot n’échoue qu’à un tout petit point de son rival historique : le Suzuki Endurance Racing Team de Dominique Méliand.

[lire_la_suite]Lucas à part : Mahias seul en tête du championnat du monde d’Endurance[/lire_la_suite]

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Quatrième au Mans (avec R2CL), double vainqueur à Portimao et Oschersleben avec le GMT 94, champion du monde pilote : Lucas Mahias, ici devant Gregg Black (Suzuki n°50), a marqué la saison 2016 d’Endurance.

Même s’il s’est de nouveau fait coiffer au poteau par le GMT, le SERT reconduit donc sa couronne et décroche son quinzième titre mondial en Endurance, record inégalé, en tirant le meilleur parti de l’expérience de son team-manager et du talent de ses pilotes, Anthony Delhalle, Etienne Masson et Vincent Philippe. Ce dernier obtient par la même occasion sa dixième couronne mondiale, toutes obtenues dans le team de Dominique Méliand. Un autre record, puisqu’avec ses dix titres, le Franc-Comtois marque l’histoire des sports mécaniques (Sébastien Loeb ou Valentino Rossi n’en comptent par exemple « que » neuf) et rejoint la légende Stefan Everts (10 couronnes en motocross). Le trio de pilotes tricolores a su exploiter au mieux une GSX-R qui vit ses dernières heures, bientôt remplacée par une sportive de nouvelle génération, inspirée de la Suzuki de MotoGP. Pointant aux avant-postes à trois heures de l’arrivée, le SERT n’a pas mis en péril son 15e titre pour aller chercher une victoire pour la gloire, face à des pilotes du GMT déchaînés. Philippe-Masson-Delhalle terminent cependant dans le même tour que les vainqueurs, à seulement 21 secondes, et décrochent la timbale sans gagner cette année, comme le GMT deux ans plus tôt.

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Quinzième titre mondial pour le Suzuki Endurance Racing Team et ses pilotes, qui ont maintenant un sacré palmarès avec le SERT : deuxième titre pour Etienne Masson, cinquième pour Anthony Delhalle… et dixième pour Vincent Philippe !

Troisièmes… et heureux

Sur la troisième marche du podium, trois tours plus loin, on trouve la BMW du Penz13, qui signe un très beau podium avec Kenny Foray, Lukas Pesek et Matthieu Lussiana, qui remplaçait Matthieu Ginès, blessé. Malheureux au Mans, le team allemand et ses deux pilotes français fait une très belle fin de saison, à l’image d’un autre trio de tricolores dans un team anglais cette fois, avec le frère jumeau de Kenny Foray, Freddy, associé à Julien Da Costa et à Sébastien Gimbert au sein de l’équipe Honda Racing, qui se classe au pied du podium, en course comme au classement mondial.

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Car à la troisième place du classement général des teams, se trouve une autre équipe qui a marqué cette saison 2016 et qui peut repartir avec le sentiment du devoir accompli : le Team April moto Motors Events. Leader du championnat avant cette ultime épreuve, la Suzuki n° 50 a joué sa chance avec son pilote-phare, Gregg Black, qui s’est mêlé à la lutte aux avant-postes dès le début de ces 8 Heures. Hélas, une chute de ce dernier dans son premier relais a rapidement brisé le rêve d’un titre inouï, bientôt remplacé par la satisfaction d’une saison inouïe en compagnie de ses coéquipiers Alex Cudlin et Grégory Fastré. Les trois pilotes héroïques managés par Hervé Moineau et Marc Mothré sont remontés à la 11e position au terme des 8 heures, clôturant une saison sans le moindre abandon, avec en point d’orgue une splendide 2e place aux 24 Heures du Mans.

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La Suzuki n°50 du Team April moto Motors Events aura occupé la tête du mondial jusqu’à la dernière épreuve. Un véritable exploit pour un team privé !

Domination sans partage en Superstock

En catégorie Superstock, le titre est logiquement revenu à la Yamaha du Team 3ART Yam’Avenue, qui a de nouveau réalisé un exploit au scratch après celui du Mans, puisque l’Allemand Lukas Trautmann et les Français Louis Bulle et Alex Plancassagne ont réussi à se classer 6e de ces 8 Heures d’Oschersleben, malgré les contraintes de changements de roues inhérentes à cette catégorie qui rendent les passages au stand nettement plus longs. Nouvelle victoire dans la catégorie et titre Superstock à la clé (il se jouait sur trois dates seulement, Suzuka n’acceptant que des machines EWC ou Superbike), les hommes de Dominique Arnaud peuvent repartir satisfaits d’Allemagne, où leur jeune pilote vedette jouait à domicile.

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Lukas Trautmann dans ses oeuvres…

Derrière l’intouchable Yamaha n°36, on retrouve la Suzuki n°67 du Starteam-PAM Racing avec Jonathan Hardt, Sébastien Gérard et Kevin Longearet au guidon. Deuxièmes sur le podium, mais premier team Superstock chaussé en Dunlop, le trio repart avec un chèque de 10 000 € de la part du manufacturier. Sur la troisième marche du podium et à la deuxième place au classement de la coupe du monde, la Kawasaki AM Moto Racing Compétition repart elle aussi avec un chèque, Kevin Denis, Jimmy Maccio et Jonathan Goetschy se classant à une belle 9e place au scratch, juste devant la Kawasaki du Tati Team Beaujolais pilotée par Julien Enjolras, Dylan Buisson et Hugo Clere, lesquels complètent le top 10 de cette superbe course d’Oschersleben.

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Les malheureux d’Oschersleben

Bien entendu, il n’y a pas eu que des heureux à Oschersleben…

A commencer par la Kawasaki officielle du SRC, qui a dû abandonner très vite, en proie à un problème de moteur dès le 5e tour. Fin de saison noire pour les verts, qui avaient pourtant débuté en avril par une splendide victoire aux 24 Heures Motos. Grégory Leblanc, Matthieu Lagrive et Fabien Foret ont ensuite été victimes de problèmes mécaniques et n’ont pas ajouté le moindre point aux 60 qu’ils avaient glanés au Mans.

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Soixante points, c’est aussi le total de points pour l’année d’un autre team malheureux : le Yart. A mi-course, la Yamaha n°7 menait pourtant les débats et avait virtuellement le titre en poche, le second de son histoire. Partis de la pole position malgré l’accident et la blessure de leur recrue de luxe venue du MotoGP Bradley Smith aux essais, Broc Parkes, Marvin Fritz et Sheridan Morais menaient largement l’épreuve avec trois tours d’avance à mi-course, mais la Yamaha autrichienne a été contraint à l’abandon à cause d’une surchauffe moteur après avoir occupé la tête durant… 192 tours !

Reste que pour le SRC comme pour le Yart, la saison n’est pas à jeter aux orties, l’un et l’autre s’étant particulièrement bien illustré en 2016 : la Kawasaki au Mans et la Yamaha à Suzuka.

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Et puis il reste une consolation pour les malheureux d’Oschersleben : il faudra attendre moins de trois semaines avant que ne débute la saison 2017 : ce sera au Bol d’Or les 16, 17 et 18 septembre prochains !

 



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1 commentaires sur cet article
  1. Mince alors ! on vient de faire un bon dans le temps de 1 mois. Vendredi on était le 26 août et voilà que samedi on était le 27 septembre. Il y en a que la rentrée obnubile ^^
    Bravo à tous les pilotes et équipes.

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