VIDEO : Test Yamaha MT-09 SP, vraiment mieux que la MT-09 standard ?!

Dans la moto, les versions S ou SP dotées de « meilleures suspensions » sont nombreuses. Mais sont-elles vraiment mieux que le modèle standard ou est-ce une grosse arnaque marketing ? C’est ce que nous avons voulu savoir en comparant les Yamaha MT-09 SP et standard !!

RETRANSCRIPTION DE LA VIDEO

Pourquoi produire une MT-09 SP ?

En voilà une bonne question ! Quelques chiffres vont nous apporter un début de réponse. En 2016, Yamaha a vendu en Europe 3 421 MT-10. L’année suivante, la marque japonaise a immatriculé 2 834 modèles de son gros roadster sportif. Sous oublier les 1526 unités de sa version SP. Soit 939 motos de plus. En gros, une version spéciale est toujours un bon levier pour booster les ventes d’un modèle.

Bon, nous on n’est pas contre hein. Surtout quand, comme sur la MT-09, l’ajout de nouvelles suspensions pourrait permettre de gommer l’un des défauts majeurs du modèle standard.

Et sur la tortueuse route des gorges de l’Ardèche, les premières impressions concernant cette SP sont plutôt bonnes. Stable au freinage, précise dans ses trajectoires, doté d’un couple disponible à tout moment. On kiff.

Même s’il faut bien avouer qu’elle a quand même tendance à secouer son pilote dès que la qualité du bitume se dégrade

Le trois-cylindres en ligne mise sur son architecture pour offrir à la fois rondeur, coffre et souplesse entre 2 et 6 000 tours. Le couple déboule tellement tôt dans les bas régimes, qu’une simple pichenette suffit à envoyer la roue avant dans les airs.

Paradoxalement, la position de conduite est plutôt cool si on la compare aux velléités sportives du moulin. On est assis bien droit, le guidon large est placé assez haut et la distance entre la selle et les repose-pieds est importante. En revanche, l’assise manque franchement de moelleux et de confort.

Quant au freinage, rien à dire. Comme souvent chez Yamaha, la MT dispose d’étriers quatre pistons puissants, endurants et offrants un très bon feeling. Du tout bon, en somme. Et il ne faut pas longtemps pour se sentir à l’aise au guidon de la japonaise.

 

Avant de s’attaquer aux suspensions, on va s’attarder quelques secondes sur les autres différences qui existent entre une MT-09 SP et une version standard.

Tout d’abord, il y a ce coloris unique Silver Blu Carbon. Ensuite, quelques éléments sont dorénavant noirs. Comme le fond du tableau de bord, le guidon ou encore les leviers. On note aussi cette selle dotée de surpiqures bleues. Et puis, bah c’est tout.

Pour le reste, on retrouve les mêmes attributs sur les deux motos. Que cela soit le shifter, les trois cartographies moteur, le traction control, les LEDS situés sous le phare et bien sûr ce trois cylindres de 847 cm3 qui lâche 115 ch pour quasiment 9 mkg de couple.

Quand une moto repose sur ses roues, ses suspensions s’enfoncent. Quand on la soulève, les suspensions se détendent. C’est cette distance qu’on appelle la course morte.

Pour la mesurer, il faut ouvrir la détente à fond pour que la moto ne reste pas bloquer en bas. Puis on place des repères. Comme un rilsan sur un tube de fourche, ou un point au feutre délébile à l’arrière. Ensuite, il suffit de précharge ou pas le ressort.

Côté mesures, sur les routes bosselées du Beaujolais, Julien préconise pour un roadster sportif 25 mm à l’avant et 15 à l’arrière.

Il n’y a rien de mieux que d’avoir nos deux MT sous la main pour vraiment sentir les différences au niveau de leur partie cycle.

Tant que le bitume est niquel, ou que le rythme est cool, les deux motos sont vraiment proches.

En revanche, dès que l’on commence à mettre du gaz ou que l’on arrive sur des portions dégradées, là c’est carrément autre chose.

A cet instant, la MT-09 standard commence à bouger. Cela vient surtout de l’amortisseur car la fourche se comporte plutôt bien.

On sent qu’il devient moins facile de caler le pneu arrière à la remise des gaz. Et quand on passe dans un trou ou sur une bosse, l’amortisseur peut talloner ou se mettre à pomper.

Dans ces phases de pilotage, la SP se révèle bien plus rigoureuse. La tenue de route est meilleure, les trajectoires plus précises, l’efficacité plus importante mais en contrepartie, on perd pas mal en terme de confort. Et il n’est pas r are de se prendre quelques pets dans les avants bras et les lombaires.

Interview de Julien Toniutti à propos de la Yamaha MT-09 SP 

Bon Julien, tu connais bien la MT-09, car tu as roulé avec en champion de France des rallyes, c’était en quelle année ?

2014 et 2015

Qu’est-ce que tu faisais comme boulot sur tes suspensions ?

L’intérêt de changer les suspensions sur la MT-09, c’était vraiment de limiter ce mouvement de pompage  qu’on pouvait avoir. Parce qu’on était posé essentiellement sur du ressort et on avait pas d’hydraulique.

C’est-à-dire que quand on va garder le filet dans un virage, la moto va se mettre à pomper et on va avoir du mal à caler le pneu arrière. C’est ce ressenti qu’on peut avoir quand on met la moto en contrainte. Et sur ce type de moto là, qui possède un moteur magique, on a vraiment beaucoup de puissance mais on sollicite trop les suspensions.

Sur la version SP, je pense que Yamaha a vraiment corrigé le principal problème de sa MT-09 qui était la partie cycle au niveau de la fourche et de l’amortisseur.  Sur cette version SP, on a une moto qui est beaucoup mieux à l’attaque, l’inconvénient c’est que cela va être au détriment du confort. Mais c’est sûr qu’on a plus ce phénomène de pompage et on a une moto qui est beaucoup plus saine »

 

La question fatidique julien, est-ce que ça vaut la peine d’acheter la SP pour les 1300 € d’écart ?

Tout dépend vraiment de ce que l’on veut en faire. La MT Standard peut convenir à 70, 80 % des motards lambdas qui vont rouler avec. Ça reste une bonne moto, qui a un moteur hyper fun. Avec des suspensions d’origine qui sont confortables. Maintenant celui qui veut attaquer, oui ça peut être un plus !

Il y a aussi l’option d’acheter la version standard et de mettre ses 1 300 € d’économie dans l’achat d’un amortisseur et d’un kit fourche personnalisé. En gros de se faire une moto à sa main. Bon, il restera toujours la question de bien régler tout ça !

 

 

 

 

 

 



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1 commentaires sur cet article
  1. J’ai tout compris, le réglage de détente c’est pour rouler cool et le réglage de compression c’est pour rouler sous pression.

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