Vidéo Moto Journal – Adrien Van Beveren, futur prodige du rallye Dakar ?

La Dakar moto vient de se terminer. Et le français Adrien Van Beveren termine 4ème.

Une place un peu frustrante mais une belle performance pour sa seconde participation au célèbre rallye raid.

Avant la course, on est allé voir le pilote nordiste chez lui, où il nous a montré comment mettre du gros gaz au guidon de sa Yamaha WRF 450 !

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Retranscription de la vidéo

« Salut, aujourd?hui on va vous présenter Adrien Van Beveren. Bon, on aurait bien aimé vous montrer le pilote du Dakar en Amérique du Sud sur sa Yamaha, mais ça faisait un peu loin. Surtout en Laguna.

Bon, du coup on est obligé d?aller chez lui. Et chez lui, c?est dans le Nord. Putain, j?espère que j?ai pris assez de vêtements chauds !

On a donc pris la voiture pour venir à la rencontre d?Adrien Van Beveren.

Ce nom ne vous dit rien ? Et bien vous avez tort !

Car après avoir remporté trois fois de suite le célèbre enduro du Touquet, le jeune pilote d?à peine 24 ans s?est attaqué avec autant de panache aux rallye raid en se classant 6ème de son premier Dakar en 2016.

Hum, ça sent la graine de champion tout ça !!

Entre sa toute première Kawasaki KX60, sa Yamaha R6 de piste, une vieille Motobécane 125 qu?il a offerte à son père et la 450 qui lui a permis de remporter son premier Touquet, Adrien montre d?emblée qu?avec lui, la moto se conjugue à toute les sauces.

« Je m?appelle Adrien Van Beveren, j?ai 25 ans, je suis pilote officiel Yamaha Motor Europe depuis bientôt 10 ans, c?est la marque avec laquelle j?ai grandi »

Adrien raconte ses débuts en motocross

Ça s?est fait naturellement (?) A mes 3 ou 4 ans j?ai eu un petit quad. Puis j?ai commencé en quad et j?ai vu rapidement que tous mes copains roulaient sur deux roues. Naturellement mon père m?a acheté une moto. Je me suis mis à la moto puis je n?ai plus jamais lâché ça ».

« J?ai vraiment eu un début de carrière basé sur l?Enduropale du Touquet. C?est la course qui m?a fait rêver depuis tout petit. C?est la course que je voulais gagner à tout prix. Je me suis vraiment préparé pour ça depuis mes 15, 16 ans. Avant, je faisais du Moto Cross, j?ai fait plusieurs podiums en championnat de France mini-vert, j?ai fait du championnat d?Europe et quelques courses de championnat du monde en MX1. Et puis je me suis vraiment orienté vers une préparation pour le Touquet afin de le gagner. Je l?ai gagné la première fois à 25 ans. Et je l?ai gagné 3 fois d?affilé. Pour ma carrière, cette course a été un super tremplin ».

Pour ceux qui ne connaissent l?Enduropale du Touquet, bah ça ressemble à ça !

Une grosse galère sablonneuse de trois heures, où plus de 1000 pilotes s?arsouillent sur un immense morceau de plage. Et histoire de rentre le truc encore plus difficile, les gars décident de faire ça en plein hiver !

Pour les nombreux poireaux qui s?inscrivent à cette course mythique, finir l?enduro du Touquet est déjà un exploit.

Mais pour Adrien et tous les autres tops pilotes, seule la victoire compte.

Et quand on les voit débouler à fond au milieu des centaines de motards qui s?enlisent tous les deux mètres, on se dit qu?on ne pratique pas tous le même sport !

Adrien nous explique comment rouler vite dans le sable

« C?est marrant, quand on te voit rouler dans le sable, ça a l?air simple. Mais j?ai l?impression que ce n?est pas si simple que ça. Comment on fait pour aller vite ?

C?est vrai, ce n?est pas si simple. Pour aller vite, il faut toujours garder de la vitesse. C?est le premier des secrets. Je ne vais pas te donner tous mes secrets. Mais dans le sable, plus tu vas vite, plus c?est simple de conserver sa vitesse. C?est très dur physiquement de rouler vite. C?est un effort constant pour essayer de garder la roue au sol car le problème avec le sable, c?est que la piste se détériore très vite et rapidement tu roules sur des pistes défoncées (00.28) – (1.27) C?est un feeling avec l?adhérence. Un pneu sable va toujours s?enfoncer et patiner un peu. Il faut savoir trouver le juste milieu entre l?adhérence et le patinage. (1.44)

Pour un gars du pays comme toi, qu?est-ce que ça fait de gagner l?Enduro du Touquet ?

« C?est vraiment la course phare, c?est hyper populaire, depuis tout gamin le Touquet me fait rêver. (?)  J?étais fan de Stephen Everts autant que d?Arnaud Demester (image + légende) par exemple. Pour moi gagner le Touquet c?est la réalisation d?un rêve dans un premier temps. Et puis ça a aussi été un super tremplin pour ma carrière. Médiatiquement parlant, ça touche le publique moto mais aussi le grand publique. En tout cas dans le nord de la France, même une personne qui ne s?intéresse pas trop à la moto connait l?enduro du Touquet ».

Est-ce que cette expérience acquise lors des courses sur sable t?a aidé à passer au rallye raid ? Notamment dans le franchissement de dunes ?

« Pour rouler vite dans le sable il faut être un bon pilote de moto cross (?) Le sable m?a apporté beaucoup de technique, parce que j?ai beaucoup travaillé là-dessus pour devenir meilleur. Je ne suis pas un pilote qui débranche, je ne suis pas un pilote qui roule au-dessus de ses limites, j?ai toujours besoin d?avoir une petite marge. Alors j?ai dû faire grimper mon niveau pour rouler vite en aillant une marge. Et ça, ça m?aide énormément en rallye-raid aujourd?hui ».

 

Que ce soit en moto cross ou en course sur sable, pas la peine d?avoir un bon sens de l?orientation, il faut juste être le plus rapide. Mais le rallye raid, ce n?est pas si simple.

Par exemple, une course comme le Dakar dure 12 jours. Et pour terminer cette épreuve hors du commun, les pilotes devront parcourir quasiment 9 000 kilomètres en essayant de ne pas se perdre, de ne pas se blesser, de résister physiquement aux déserts caniculaires comme aux somment à plus de 3000 mètres le tout en mettant du gros gaz. Pas simple l?histoire.

Heureusement, Adrien peut compter sur une Yamaha préparée aux petits oignons dont le poste de pilotage ressemblerait presque à celui d?un Airbus A 380.

L’expérience du rallye raid

Bon, ben y?a quand même pas mal de boutons sur ta moto.

– Ouais. Je ne vais pas vous apprendre à naviguer aujourd?hui. Mais je vais vous montrer à quoi sert tout ça. Ici j?ai mon trip, ça me donne mon kilométrage pour pourvoir me caler avec mon road book que je fais défiler avec ce bouton. (?) Ici, j?ai un autre répétiteur de cap, le même que celui-là mais je le mets en mode degré, pour avoir le cap et l?orientation. (?) Puis ici j?ai ma vitesse. Car on a des parties qui sont marquées DZ dans le road book, et qui sont des zones où la vitesse est limitée. Notamment quand on traverse des villages ou des endroits où il y a de la population (?). Tout ça est relié à un GPS. Mais ce n?est pas un GPS qui sert à te diriger, c?est plus un mouchard qui prouve que tu es bien passé par tous les white points. (?) Et puis j?ai ma petite montre, qui me sert à être à l?heure au départ des spéciales »

Pour le reste, la WRF 450 d?Adrien a connu pas mal de modifications. Deux gros réservoirs qui permettent d?embarquer 30 litres d?essence, un traction control réglable sur 10 position, une grosse fourche de 52 mm de diamètre pour la stabilité à haute vitesse, des renforts un peu partout et un poids total de 164 kg.

Côté moteur, le pilote nordiste a préféré rester discret sur la question. On sait juste que la japonaise développe une soixantaine de chevaux et qu?elle peut approcher les 180 km/h. Pas mal pour un petit monocylindre de 450 cm3 !!

Et c?est avec ce bout joujou qu?Adrien a traversé la moitié de l?Amérique latine. Une expérience qui ne l?a pas laissé insensible lorsqu?il a participé à son premier Dakar l?année passée.

« Le Dakar génère une émotion incroyable. Je me souviens du publique Bolivien qui était complétement fanatique. C?était incroyable de voir tous ces gens en bord de spéciales (?) Le paysage était assez gris à Uyuni, il faisait assez froid, mais il y avait des couleurs partout et les gens étaient euphoriques de nous voir passer chez eux ».

 

En terminant 6ème de l?épreuve en 2016, Adrien a dévoilé tout son potentiel. Mais n?allait pas croire que ce fut facile, même pour un triple vainqueur du Touquet habitué aux efforts intenses.

« Et puis il y a la longueur de l?épreuve, c?est interminable. Il faut se lever à 3 heure tous les jours, te dire qu?à chaque fois tu pars pour 10 ou 12 heures de moto, et ça recommence, ça recommence? (?)

Y?a un moment où je me suis endormi sur la moto. Pour la première fois de ma vie et sincèrement je ne pensais pas que ça pouvait arriver. C?était à l?avant dernière étape, il était environ 4 heures du matin, j?ai fini par m?endormir. Et je me suis réveillé quand la moto est partie sur le bas-côté de la route et que je me suis mis à guidonner (?) j?ai rattrapé le truc de justesse, on devait rouler à 120 km/h et c?était assez dangereux. Je me souviendrais toujours de ça. De m?être endormi sur ma moto. Je ne pensais pas que ça pourrait m?arriver un jour

 

T?es obligé d?aller au bout de toi-même pour arriver au bout de l?épreuve. C?est aussi ce qui fait le charme du rallye et c?est ce qui me plaît dans cette discipline. (?) C?est bien plus qu?une course de moto, le Dakar c?est une aventure. Il faut s?entraîner comme un fou pour espérer la terminer. Et encore plus pour espérer les gagner.

 

 

 

 

 



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