VIDEO KTM 1290 Super Adventure : 160 ch pour cracher du sable !!

La KTM 1290 Super Adventure est une excellente moto pour voyager sur route. Pourtant, son look de gros trail pourrait nous faire croire qu’elle est aussi capable de faire de l’off-road. Voir même du rallye raid.

Alors, peut-on faire le Dakar avec cette moto ? La réponse est… surprenante !! 😉

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On a aimé

  • Les capacités de voyageuse
  • L’équilibre général
  • Le caractère moteur
  • La polyvalence sur tous types de route
  • L’équipement pléthorique de série

On n’a pas aimé

  • L’absence de cardan
  • Le coloris unique
  • Le gabarit un peu effrayant au départ

 

Transcription de la vidéo

La passion d’Aurélien, c’est le rallye raid. Le Dakar, l’Afrique, l’Amérique du sud, les grands espaces désertiques, ça le fait rêver.

Alors, pour vivre comme ses idoles, il s’impose une discipline de vie bien spéciale.

Il dort par terre
« Haaaaa… Ho ! »

Il se lave une fois par semaine
« Ho, je peux tenir encore trois jours-là »

Et tous les matins au petit déjeuner, il bouffe du sable!
« Ça croque un peu sans la dent, mais c’est pas mauvais »

Évidemment, il possède une moto à l’image de son délire !
Il s’agit d’un des plus balèze trail GT du marché, j’ai nommé la 1290 Super Adventure !

Avec sa grosse KTM, il a décidé de s’offrir un beau voyage.
Et de partir à la rencontre de David Frétigné, spécialiste en off-road et fameux pilote de rallye !

Ne soyez pas effrayés par son gabarit et son impressionnant réservoir de 30 litres, cette 1290 Super Adventure se pilote du bout des doigts.

Dès les premiers kilomètres, on est déconcerté par la prise en main intuitive et l’équilibre général quasi parfait de la moto. Sans parler de la position de conduite naturelle ou encore du confort offert par la fourche et l’amortisseur.

Cette KTM est un vrai tapis volant. Grâce à ses suspensions semi-actives et son système anti-plongé, L’Autrichienne gomme les imperfections du bitume et semble littéralement flotter au-dessus de la route.

Même satisfaction du côté du moteur. Pour rendre un gros Twin si souple à bas régime, les ingénieurs ont énormément bossé au niveau des chambres de combustion ainsi que sur l’équilibrage du vilebrequin.

D’ailleurs c’est ce bloc qui équipera toute la gamme 1290 dès l’année prochaine.

En effet, fini les 1190. En 2017 Les gros trails KTM seront tous équipés du moteur LC8 de 1301 cm3 et 160 chevaux.

La déclinaison actuelle de la Super Adventure changera très peu, et sera re-badgée sous l’appellation T comme Touring.

En revanche elle sera accompagnée par deux nouveaux modèles. Une version sport baptisée S, complétement relookée et qui inaugure un phare au design très osé.

Ainsi qu’un modèle R clairement orienté vers le tout terrain. Roue avant de 21 pouces, bulle basse, suspensions à grand débattements, crash barres en acier et une garde au sol qui grimpe jusqu’à 250 mm.

Sur cette vidéo, on la voit évoluer au côté de la future 1090 Super Adventure R. Une autre alternative, plus légère et moins puissante, pour les amateurs de trails tous terrains.

Mais dans l’esprit d’Aurélien, le graal ultime c’est elle : la KTM 450 Rally Factory. Celle qui a permis à Toby Price de s’imposer lors du Dakar 2016.

Une pure machine d’usine aux finitions hallucinantes et capable d’emporter 33 litres d’essence. Largement de quoi traverser les longues plaines sauvages et autres déserts de sable.

Et en termes de poudre Sud-Américaine, on peut dire qu’il s’y connait notre compère !

8.02 « C’est de la bonne silice ça. Peut-être de la bolivienne, ou peut-être de la Colombienne. »

Bon, pour le moment c’est pas encore l’Amérique. Mais les gorges du Tarn, c’est sympa aussi.

Sur ces petites tortueuses qui exigent pas mal de relances en sortie de virage, on peut vous dire que le bloc Autrichien pédale grave. A peine a-t-on passé les 5000 tours que le V-twin dévoile un caractère bien trempé.

Calé sur le mode sport, on s’amuse à ouvrir les gaz en grand pour profiter des 14 mkg de couple disponibles dès 6 700 tours.
Ça tracte, c’est joueur, grisant, ça fait un bruit d’enfer et ça fout une sacrée banane sous le casque.

Sans omettre le châssis. Car une nouvelle fois, on oublie vite le gabarit de la moto et on finit par avoir l’impression de chevaucher une gros supermot’.

En bref, c’est que du bonheur. Et puis matez un peu les paysages ! D’accord, c’est pas la Cordillère des Andes, mais on trouve tout de même de superbes spots pour bivouaquer !

10.27 « Je vais faire une petite sieste pour m’entrainer à dormir dehors. Comme un vrai pilote du Dakar »

Pendant qu’Aurélien se tape un petit roupillon, on va en profiter pour se pencher sur la grosse Katoche.

L’allure générale est à l’image de toutes les KTM : lignes tendues, angles aiguisés et gueule atypique.

D’origine, la Super Adventure embarque une liste d’options longue comme le bras.

Crash barre, sabot moteur, béquille centrale, éclairage directionnel à LED…
Mais aussi une armée d’assistances électroniques en tout genre : contrôle de motricité, capteur d’angle pour gérer l’ABS en virage, suspensions pilotées, poignées et selle chauffantes, contrôle de pression des pneus ou encore 4 cartographies moteur.

Bien évidemment, tout se gère au guidon.
La navigation dans les menus est assez intuitive et la lisibilité du tableau de bord plutôt correct.

Enfin, on note que la hauteur de selle et de la bulle sont réglable manuellement.

En fait, il manque plus que le chauffage central… Et le wifi aussi!

« Ho la vache, ça caille. Je vais bien me geler sur les plateaux péruviens. Mon cul que l’autre journaliste du site Fast&Lucky dort dehors pendant ses reportages ! Je suis sûr que c’est pipoter son truc ! »

Avant de reprendre la route, Aurélien passe par l’inévitable séance de selfie.

« Je vais te balancer ça sur Instagram. Ils vont être dégoutés mes potes ! »

« Merde, je suis perdu là ! Y’a pas de 4 G !! »

Et oui, c’est pas tous les jours facile la vie de pilote de rallye raid.

Et encore, c’est maintenant qu’on arrive à la partie la plus hard de notre essai.

« Pour voyager, la Super Adventure est top. Poignées chauffantes, selle chauffante, les suspensions pilotées en mode confort… tout ça, c’est quand même pas mal du tout. Et puis, le moteur fait quand même 160 chevaux. Sincèrement, il n’y a pas grand-chose qu’elle puisse envier à une GT.
On vient de faire 500 km de petites routes, et en toute franchise on aurait pu en faire le double et arriver frais comme un gardon. Sauf qu’on a une petite question : ok, on peut voyager sur route avec cette KTM, mais est-ce qu’on peut faire le Dakar avec ? »

Pour répondre à cette question, on est allé voir David Frétigné.

Multiple champion du monde d’enduro, vainqueur de rallyes raid, un podium au Dakar en 2009. En matière de tout terrain, le garçon sait de quoi il parle

Et en terme de pilotage… bah il suffit de le regarder manier la grosse KTM.

Au début, on avait calé tout l’électronique sur le mode Off Road. Notamment l’ABS, qui du coup ne fonctionne que sur la roue avant et permet de faire des glisses au frein arrière.

Mais David, c’est pas le genre de mec à faire dans la demi-mesure. Il a enlevé toutes les assistances et calé la cartographie moteur et le réglage des suspensions en mode Sport !

Heu ouais, sinon il trouvait ça un peu mou !

L’avis de David Frétigné

«  -Alors David, est-ce que cette moto qui est essentiellement faite pour voyager sur la route peut faire du tout-terrain ?
– Et bien oui, et je suis assez surpris. (…) Et je me suis vraiment amusé. On a fait un peu de piste, on est allé dans le sable, on a franchi des troncs d’arbres, des ornières. Là on est venu rouler dans une carrière où il y a beaucoup de cailloux. Les montées, les descentes, tout passe bien.

– Bon, on a joué un peu avec les réglages de la moto, car il y a pas mal d’électronique sur cette machine, est-ce que tu as remarqué des différences, des nuances (…)
– effectivement, il y a des différences de cartographies et donc ça modifie les comportements moteur. (…) Pareil au niveau des suspensions, on a des modes un peu plus hard, un peu plus sport ou plus confort ou plus off road. Tout ça permet d’adapter les réglages et surtout d’adapter la moto à ses sensations. Et ça c’est important. Y’a beaucoup de réglages, mais pour ma part j’aime bien tout déconnecter. Tous ces réglages, ça m’embrouille un peu. (…) Je crois que le meilleur ABS, il est là. Et le meilleur anti patinage est dans la main droite. Mais je crois que ça apporte des solutions qui sont vraiment super sur route. Reste à vérifier un peu plus leur utilité dans la terre.

– Alors toi, tu as été encore plus loin au guidon de ce type de gros trail GT, puisque tu as fait un vrai rallye raid en Afrique avec une Yamaha XTZ 1200.
– (…) J’avais quelque chose en tête, et c’est un défi que je voulais relever. Je voulais montrer qu’avec ces gros trails, on était capable de traverser l’Afrique, passer par la Mauritanie, le Maroc, le Sénégal et arriver à Dakar, qui est une destination mythique. (…) Les constructeurs travaillent de plus en plus, ces motos sont de plus en plus faciles, de plus en plus abordables et elles sont finalement très polyvalentes.
– Maintenant, est-ce que tu peux raconter quelques-unes de tes péripéties sur le Paris-Dakar ?
Ha, il m’en est arrivé beaucoup. C’est vrai que cette course est tellement mythique, tellement difficile. Je suis tombé en panne dans le désert blanc de l’Atacama. Il fait 50 degrés, tu touches ton camel back et tu te rends compte qu’il te reste que 2 litres d’eau pour finir la journée. (…) C’est des images qui me restent, car clairement j’ai eu peur. Je me suis aussi perdu en Mauritanie. (…) C’est des endroits vraiment atypiques où l’émotion ressort.
– Ouha, ça a l’air sympa. Mais c’est pas trop dangereux les rallyes raid quand même ?
– Non, ca va. Bon c’est un peu long. Tu te lèves tous les matins à 3 heure, il fait -10 degrés, tu te fais 12 heures de moto par jour, il peut faire 50 degrés la journée (…) Après, toute la journée tu peux croiser un scorpion, tu peux percuter une vache. Bon, des fois y’a les loups garous, mais c’est pas grave. Allé, bon courage ! »

Alors pour ceux qui seraient tentés, sachez que David organise des stages de pilotages et de préparation aux raids.

Pour ma part, le retour vers Paris sous une météo bien pourrave m’a donné un avant-goût de la pratique de la moto en mode galère.

Mais cela m’a aussi permis de voir à quel point la Super Adventure protège parfaitement son pilote, de remarquer que l’éclairage directionnel c’est quand même pas mal et d’être grandement rassuré par toutes les assistances électroniques de la KTM.

L’aventure au guidon d’une telle moto, c’est hyper simple en fait.
Et le prochain Dakar, je vais le vivre les doigts dans le nez !

« Hey, je vais me le mater bien au chaud le prochain dakar moi. Tranquille sous ma couette ! »



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1 commentaires sur cet article
  1. on dirait qu’il est en VTT le Frétigné …

    dingue…

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