Valentin Debise : « J’ai fait mon trou aux Etats-Unis ! » [Partie 1]

Ancien pensionnaire des Grands Prix, Valentin Debise a décidé de traverser l’Atlantique pour tenter sa chance aux Etats-Unis après plusieurs années en championnat de France Supersport. Rencontre.

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Valentin, tu as décidé de partir aux Etats-Unis cette année pour disputer le championnat Moto America. Qu’est ce qui a motivé ce choix ?

Valentin Debise : « Le but, c’était de faire autre chose. J’ai roulé dans les plus gros championnats en Europe, y compris en France. J’ai participé à plusieurs saisons de Grands Prix ou de Mondial Supersport, j’ai aussi fait de l’endurance donc j’avais fait le tour de la question en Europe. L’année dernière, j’avais déjà eu une opportunité pour rouler en Asie. C’était une bonne idée mais je pense que je n’étais pas encore prêt, dans ma tête, à partir aussi loin tout seul. En plus, l’an dernier, je me suis blessé à cause d’un circuit qui n’était pas aux normes de l’homologation donc, à un moment, j’ai eu une overdose. C’est là que j’ai vraiment pris ma décision de partir sur un nouveau projet. J’ai donc regardé à nouveau le championnat asiatique mais je n’avais pas d’opportunité pour cette année.

La deuxième solution, c’était le championnat américain. Le point positif de ce championnat, c’est que je voyais qu’il était en train d’évoluer. Je me suis dit que c’était une opportunité à saisir. J’ai refusé tous les contrats que j’avais en Europe, j’ai pris un billet d’avion et je suis parti début janvier. J’avais déjà ciblé quelques équipes. J’avais aussi envoyé des emails. J’ai rencontré deux teams. Ils m’ont bien aiguillé. Et avec un team, M4 Suzuki Sport Bike – Track-Gear.com, nous nous sommes très, très bien entendus. Nous avons signé le contrat en même pas une semaine. Ils ont été très réactifs. Nous avons donc pu mettre rapidement tout en place avec les partenaires qui m’ont aidé pour que ma vie là-bas se passe bien. »

Tu devais rouler à Daytona en début d’année. Tu n’as finalement pas pris le départ. Pourquoi ?

V.D : « C’est vrai. Le premier team que j’ai rencontré, ils avaient déjà une moto qui était prête pour cette épreuve. Je voulais absolument faire Daytona car je me disais que si j’arrivais à faire un bon résultat, je pouvais me faire remarquer dans l’optique de trouver une équipe pour Moto America, car le championnat débutait deux mois plus tard. Aux Etats-Unis, il faut savoir un truc. Les résultats que nous avons faits en Europe, ils s’en fichent complètement. Je voulais donc faire Daytona pour me montrer et pour m’ouvrir des portes pour la suite.

Nous avons vu l’équipe, la moto était prête, nous avons commencé à nous mettre d’accord sur quelques points mais j’ai rencontré mon équipe actuelle à ce moment et, s’ils n’avaient pas de moto pour Daytona, ils me permettaient de faire l’intégralité du championnat. Nous nous sommes donc mis d’accord instantanément. Je m’étais dit que je pouvais faire les deux mais, avec l’autre équipe, sur des petits détails, nous ne nous sommes pas entendus. Cela ne s’est donc pas fait et par respect, nous avons trouvé un autre pilote, Cédric Tangre, pour me remplacer à Daytona. Nous ne nous sommes pas du tout fâchés avec eux. Mon objectif principal, c’était de faire Moto America. Et puis j’aurai peut-être la chance de faire Daytona la saison prochaine donc ce n’était pas tellement grave. »

Tu hésitais entre le championnat asiatique et Moto America. Qu’est ce qui a fait pencher la balance en faveur de Moto America ?

V.D : « C’est les opportunités, surtout. Quand tu vas dans un autre pays, il y a des années qui sont plus ouvertes que d’autres. Il y a un an, j’avais une opportunité en Asie mais pas cette année. C’est pour ça que j’ai choisi l’option que j’avais aux Etats-Unis. En Asie, il y a quand même un bon niveau mais les équipes préfèrent aligner des pilotes asiatiques plutôt que des étrangers. Aux Etats-Unis, bien sûr, ils aiment les américains mais si tu es un étranger qui met du gaz, ils sont encore plus intéressés. Par exemple, dans mon équipe, tout le monde est à égalité. Que tu sois dernier ou premier. Tout le monde a les mêmes pièces ou encore un ingénieur. D’ailleurs, si tu n’es pas content de ton ingénieur, tu as juste à le dire et ils le virent ! Ils ne cherchent pas à comprendre et ils te trouvent tout de suite un nouvel ingénieur. Du coup, quand je suis arrivé là-bas, j’avais la même moto que les autres donc tu ne te poses pas de question sur le matériel. »

Quel est le niveau de développement des machines en Moto America ?

V.D : « Les règlements sont ceux de la Fédération Internationale de Motocyclisme. L’AMA a coulé et il a été racheté par Moto America. C’est Wayne Rainey qui s’occupe dorénavant de ce championnat. La Dorna est aussi présente donc ils ont repris les règlements de la FIM avec quelques modifications mais, nous, en Supersport, c’est exactement le même règlement qu’en mondial. Ni plus, ni moins ! Nous n’avons juste pas d’électronique. Nous disposons de boitier kit constructeur. Par exemple, Yoshimura pour Suzuki ou YEC pour Yamaha. »

En bonus ci-dessous : Une interview en anglais de Valentin Debise, surnommé « the flying Frenchman » aux USA

Propos recueillis par Valentin Roussel



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