Superstock 1000 : Marino : « mon objectif, c’est de gagner le titre »

À 24 ans, et après avoir connu deux saisons difficiles à cause de blessures en 2015 et 2016, Florian Marino a bien l’intention de ravir le titre en Superstock 1000 cette saison. MJ a posé quelques questions au Cannois avant le début de sa saison à Aragon.

Après des hivers difficiles suite à ses blessures en 2015 et 2016, Florian Marino est désormais en pleine possession de ses moyens. ©Gold and Goose

Florian, il ne reste plus que quelques jours avant le début de la saison à Aragon. Pour ta quatrième année dans la catégorie, comment vois-tu les choses pour cette saison 2018 ?

Déjà, cela fait du bien de passer un hiver avec une saison complète derrière soi. J’ai juste subi une opération en fin d’année dernière pour retirer le matériel que j’avais encore dans la jambe. Du coup, dans la tête, c’est beaucoup mieux. J’ai pu faire une bonne préparation. Je connais désormais parfaitement la moto. C’est aussi ma troisième saison dans l’équipe. Pour l’instant, tout s’annonce de bon augure. Comme on dit, il n’y a plus qu’à…

Après avoir lutté pour le titre jusqu’à l’ultime manche de la saison à Jerez l’an dernier, beaucoup pensent que tu es le favori cette année. Tu le ressens également ?

Oui. C’est logique. L’année dernière, j’étais en lice pour le titre jusqu’à la dernière course. J’étais régulièrement sur le podium, je me suis aussi battu pour la victoire. Après, est-ce que j’ai la pression ? Oui et non. Depuis mes premières courses en Superstock 1000, j’ai toujours été là pour essayer de gagner. Sincèrement, cela ne me préoccupe pas trop. J’espère surtout être en mesure de remplir mon devoir de leader et décrocher ma première victoire tout en disputant une bonne saison afin d’accéder au Superbike en 2019. C’est le but. Je suis vraiment concentré sur ce que j’ai à faire mais je sais aussi que la concurrence sera rude cette année. En tout cas, je vais donner le meilleur de moi-même. Après, bien sûr, mon objectif, c’est de gagner le titre. Mais pour ça, il va falloir faire le boulot !

À la lutte pour le titre jusqu’à la dernière course à Jerez en 2017, Florian estime qu’il a perdu ses chances de ravir la couronne en Allemagne. ©Gold and Goose

« En fin de saison dernière, je pense que j’étais le plus fort » – Florian Marino

Cette année, quels sont les pilotes dont tu te méfies le plus ?

Je n’ai vraiment pas fait une fixette sur les engagés. Pour être honnête, je n’ai regardé qu’une seule fois la liste des pilotes disputant le championnat cette année. Personnellement, je pars sur la base du résultat de la dernière course avec la victoire de Reiterberger. Je pense que ce sera lui l’homme à battre. Il a beaucoup d’expérience puisqu’il a roulé en Superbike, il a gagné des titres en IDM et il a aussi fait un test en MotoGP la saison dernière. Après, il y a aussi Scheib, Vitali, mon coéquipier Tamburini, sans compter les nouveaux arrivants dont il faut également se méfier…

Revenons un peu en arrière avec cette course à Jerez l’an dernier où tu étais à la lutte pour le titre avant de te faire percuter par Medina au premier tour. Est-ce que cela t’a fait un peu gamberger pendant les premières semaines de la trêve hivernale ou as-tu réussi rapidement à te projeter sur cette nouvelle saison ?

Après la course, cela a été difficile pendant deux ou trois semaines. Ce n’était pas vraiment de la colère pour le titre car je pense que je l’ai perdu avant cette course, sans doute en Allemagne où je suis à trente-cinq points du leader en terminant quatrième. Ce qui m’énerve, c’est que j’avais construit un beau week-end à Jerez. Pour certaines raisons, je n’avais pas pu faire une bonne qualification, mais c’était une fin de semaine où j’avais vraiment les moyens de gagner. Comme à Magny-Cours. Et puis un pilote invité me percute… L’erreur est humaine mais, quand je revois l’action, je me demande quand même comment c’est possible à ce niveau ! Après, je suis quelqu’un de fair-play et Rinaldi, qui a gagné trois courses, mérite son titre. Mais si on regarde les dernières courses, je pense que j’étais le plus fort sur cette fin de championnat. Je méritais ma victoire. Après, avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille… Mais j’aurais vraiment aimé avoir mes chances.

Florian a bien l’intention de ravir le titre Superstock 1000 cette année. Pour lui ouvrir les portes du Superbike en 2019 ? ©Gold and Goose

« Sur le papier, c’est sûr que cette saison est importante » – Florian Marino

Tu as été blessé dans ta chair coup sur coup avec tes accidents en 2015 et en 2016. Maintenant que tu es de retour en pleine forme, as-tu changé des aspects de ton programme d’entraînement cet hiver ?

Oui. Pour la jambe, c’est assez compliqué car cela change pas mal de choses. J’ai des problèmes avec mon dos à cause de cela. Tous les matins, je me réveillais et j’avais mal. Là, ça a évolué. J’ai du réadapter deux, trois choses physiquement mais un mois et demi après mon opération en fin de saison où on m’a enlevé le matériel qui restait dans ma jambe, les progrès étaient énormes par rapport à la saison dernière. Je peux sauter sur ma jambe sans douleurs. J’ai repris la course à pied. Mon entraînement est donc moins difficile. L’objectif a surtout été de retrouver ma force musculaire. Pour le moment, je ne suis pas encore à 100 % sur ce point mais je sais que je le serai pendant la saison. J’ai aussi fait de la méditation après cette saison 2018 dans le but d’évoluer et de faire encore un meilleur championnat cette année.

Est-ce que tu considères cette année 2018 comme une saison importante, cruciale même peut-être, pour la suite de ta carrière ?

Dans ma carrière, j’ai souvent gâché des opportunités à cause de la pression car j’ai trop pensé au futur. Sur le papier, c’est sûr que cette saison est importante. Je le sais. Mais il n’y a rien d’autre que je puisse faire que de réaliser des bonnes performances et gagner pour être en position de négocier un bon contrat. Cela ne me préoccupe pas l’esprit. Le seul truc auquel je pense : c’est de rouler comme un gars qui mérite le titre en Superstock. Et après de montrer que je suis un pilote qui a sa place dans une bonne équipe en Superbike en 2019.

Propos recueillis par Valentin Roussel



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