Stéphane Paulus : « Une course handisport au GP de France, c’est magique »

L’International Bridgestone Handy Race organisée par Stéphane Paulus aura lieu le 20 mai en marge du Grand Prix de France 2017. C’est une course moto handisport dédiée aux pilotes handicapés qui veulent plus que tout se remettre en selle.

Stéphane Paulus, paraplégique, a dû réapprendre a vivre avec son handicap, mais il a aussi réappris à faire de la moto. En 2016, il a créé la PMR Bridgestone Cup après avoir roulé en Italie avec le Di.Di. Team. En 2017, cette coupe compte quatre épreuves. Dont l’International Bridgestone Handy Race le week-end du Grand Prix de France au Mans.

[lire_la_suite]Annonce de l’International Handy Race[/lire_la_suite]

Internationale Bridgestone Handy Race au GP de France

Stéphane Paulus, à gauche au premier plan, avec des pilotes valides et handicapés, et des officiels, lors de la présentation de l’International Bridgestone Handy Race pendant la conférence de presse du Grand Prix de France. (Photo Pierre Orluc)

L’International Bridgestone Handy Race au GP de France, c’était un pari un peu “risqué”. Mais pour l’instant, les retours ont l’air positifs.
Un pari risqué ? Je ne dirais pas ça. Osé, ça c’est certain. Ça a été accueilli par le public comme un grand événement sportif et c’est comme ça que je voulais que ce soit perçu. C’est ça qui fait que l’accueil est positif. La Cup va donner une autre image du handicap. C’est un événement international, il y a 32 pilotes et 9 nationalités dont une Finlandaise. C’est une course de moto handisport donc c’est une belle réussite pour un sujet aussi restreint.

Est-ce que l’éclat du GP a attiré de nouveaux concurrents ?
Oui, ça a joué un rôle dans l’internationalisation de l’épreuve. La médiatisation a permis de regrouper un plateau assez impressionnant de 32 pilotes. Avec bien sûr nos pilotes français qui se sont inscrit a la PMR Bridgestone Cup mais également les autres nationalités. Il y a aussi deux wild cards. Ce sont des pilotes qui ont un handicap, mais qui peuvent rouler avec les valides. [Le règlement indique que les handicapés pouvant maintenir leur machine à l’arrêt peuvent rouler avec les valides.]

Ressens-tu une certaine pression à l’approche de ta participation au GP du Mans ?
C’est un rêve pour tous. Moi, en tant que passionné depuis mon enfance, c’est un fiction qui devient réalité. Je pense qu’on a encore un peu de mal à réaliser qu’on va partager un week-end avec les meilleurs pilotes au monde. Tout ça va devenir bien réel quand on prendra le départ de notre course. Pouvoir faire participer tous ces pilotes qui, il y a un an, ne pensaient pas pouvoir remonter sur une moto à cet événement. C’est tout simplement magique. Toute cette opération ne serait pas possible sans l’aide Claude Michy, le patron du GP. Mais aussi de la FIM, de la FFM, et des acteurs du monde de la moto qui ont cru en cette coupe.

Stéphane Paulus : « Pouvoir faire rouler tout ces pilotes handisport est une grande fierté »

Quel est le portrait type du concurrent de la coupe ?
Le plus souvent, c’est le motard accidenté de la route. Un passionné par la moto qui ne pense qu’à pouvoir remonter sur sa moto. Et qui finit par faire de la compétition sur circuit, ce que 90 % des pilotes n’avait jamais pratiqué.

Y-aura-t-il des “guest” durant ce week-end ?
Plusieurs choses sont prévues. D’abord, jeudi 18 mai, il y aura un pré-event. Nous serons trois pilotes handicapés à rouler sur le Bugatti avec Cal Crutchlow, Fabio Quartararo, Loris Baz et Jonas Folger. Il y a aura également une séance photos avec les pilotes du championnat du monde. Peut-être qu’il y aura des guest pour la remise des prix, mais ce n’est pas encore sûr, c’est une surprise (rires) !

L’année dernière, la PMR Bridgestone Cup comptait deux courses. Cette année, quatre sont prévues. Mais peut-on espérer qu’il en ait 8 en 2018 ?
On y va step-by-step. Chaque année, l’événement prend un peu plus d’ampleur. Comme je l’ai dit plus tôt, la plupart sont des nouveaux pilotes. Quand on se met à la compétition, les premières années sont très coûteuses, avec la moto, qu’il faut adapter au handicap, l’équipement, etc. La saison 2017 est très médiatisée, donc ça aide les pilotes à trouver des sponsors pour l’an prochain. J’espère qu’un jour le championnat arrivera à huit courses en une saison, mais pour l’année prochaine six ce serait bien, avec peut-être plus de courses en Europe. Le calendrier passe déjà par l’Italie. L’Espagne serait une destination sympathique.

Peut-être un autre GP, celui de Barcelone… ?
Pourquoi pas. Avis aux organisateurs, car le Handi Free Riders Team reste ouvert à toutes les propositions !

Recueilli par Blaise Huchet



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