Portrait de Nicky Hayden, un mec top

C’est toujours dur de perdre un pilote. Ça l’est encore plus lorsque ce pilote est pétri de qualités humaines que je juge plus importantes encore que les qualités de pilote. Nicky Hayden était comme ça. Toujours souriant, toujours dispo, toujours enthousiaste. Un vrai bon mec.

Nicky embrassé par ses parents à l'occasion de son 200è GP. Photo Gold&Goose

Nicky embrassé par ses parents à l’occasion de son 200è GP à Indianapolis en aout 2015. Photo Gold&Goose

Hier à l’annonce de la mort de Nicky Hayden, c’est d’abord une impression de soulagement qui m’a saisi, en pensant à ce qu’il aurait enduré s’il s’était retrouvé gravement handicapé et donc dépendant après avoir connu la liberté absolue que représente d’être à fond sur une moto lors de chaque journée de « boulot ». J’ai ensuite été mortifié à l’idée de la souffrance éprouvée par sa famille et ses proches. Earl, son père, qui venait de temps à autre tenter de connecter son antique PC en salle de presse. Tommy et Roger Lee, ses frères, que j’avais croisé à plusieurs reprises lors des GP aux USA, et Jenny, l’une de ses jolies frangines, qui semblait plus heureuse encore que lui lorsqu’il fut titré à Valence en 2006.

Un gentleman

Ma première rencontre avec Nicky date de ce jour là, où, ému aux larmes, il nous avait expliqué « que la moto, c’était toute sa vie depuis tout gosse. Et qu’il était même allé s’entrainer dans la neige chez lui dans le Kentucky pour essayer d’améliorer son pilotage ». Vu la façon dont il avait passé le grand gauche à près de 200 km/h à l’équerre en qualif pour signer la pole, ça avait donc l’air d’avoir fonctionné. Valentino Rossi, qui avait donc perdu le titre en chutant en début de course, avait même ajouté : « la seule chose positive aujourd’hui, c’est que je ne pouvais pas laisser ma couronne à un mec plus sympa que Nicky ».

Le lendemain, j’avais l’insigne honneur de pouvoir faire cinq tours de circuit sur la meule du Kentucky Kid. La RC 211 V, fabuleux V5 de 265 ch. A ce jour la machine de course la plus facile et efficace que j’ai jamais piloté. A l’issue de cette trop courte session. Nicky était là, en boardshort, souriant. « Alors, comment tu la trouves, ma moto ? » En tant qu’essayeur, j’ai eu le privilège d’essayer une demie-douzaine de MotoGP entre 2004 et 2006. Jamais les pilotes n’étaient présent. Ils se contrefoutaient de l’avis de journalistes 15 secondes au tour plus lent qu’eux. Pas Nicky.

Il était comme ça, remerciant à chaque fois qu’un article était publié sur lui et/ou sa famille de pilotes. Les sept membres de sa famille furent tous pilotes, parents compris ! Cette attention qu’il me portait, il la portait également à la plupart des gens qu’il côtoyait dans son travail. Nicky allait se marier cet été avec sa copine Jackie. Les préparatifs allaient bon train. La vie s’est arrêtée net pour Nicky mercredi dernier à 14 H. C’est dur.



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5 commentaires sur cet article
  1. Alphapha du 86

    Je confirme, c’est très dur 🙁

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  2. Vraiment une grande grande tristesse

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  3. triste disparition
    un bête accident de velo

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  4. encore un grand champion qui vient de nous quitter.Il avait accomplit de belles choses et en aurait accomplit surement d’autres si la vie lui en avait laissée le temps.Repose en paix champion.Si tu vois Anthony,Adrien,Luis et tous ceux qui sont partis avant toi,dis leurs qu’on ne les oublient pas,on penses toujours a eux.

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  5. RIP !!
    Encore un mec sympa qui s’en va 🙁
    Il aurait certainement préféré partir sur un 2 roues à moteur …. mais cela fait partie des choses qu’on ne maitrise pas 🙁

    ps: Sinon ??!! Lorenzo ? I’roule à vélo ?

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