Interview, Florian Marino : « J’ai juste envie de rouler » [Partie 1]

À la sortie d’une partie de golf avec Leon Haslam et Alex Lowes, Florian Marino nous a accordé quelques minutes pour revenir sur le combat qu’il a mené et qu’il mène encore pour retrouver la pleine possession de ses moyens après son terrible accident à Assen, au mois d’avril dernier. Une véritable leçon de vie ! Entretien.

 Florian, après votre effroyable accident à Assen, comment allez-vous ?

Je vais bien. En tout cas, je me sens mieux. C’est vraiment un travail de longue haleine pour retrouver la pleine mobilité de ma jambe. Sur la moto, je me sens vraiment à l’aise. Les sensations sont vraiment bonnes. Je suis très satisfait de mes dernières séances d’essais. J’étais d’ailleurs particulièrement déçu quand on m’a dit que je ne pourrais pas rouler à Magny-Cours. Mais bon, c’est comme ça et je dois l’accepter. Je sais de toute façon que je disposerai d’un guidon la saison prochaine. Les roulages que j’ai enchaîné depuis cet été ont été bons.

Je n’arrête pas de m’entraîner. Je suis sur le pont du lundi au vendredi, que ce soit à la salle de sport, sur mon vélo, à la piscine ou encore chez le kinésithérapeute afin de retrouver de la force et du muscle. Ces derniers temps, j’ai vraiment senti une bonne progression. Je n’ai aucune appréhension sur la moto mais c’est vrai que dans la vie de tous les jours, notamment pour sauter ou courir, j’ai toujours un peu peur. Cela évolue cependant semaine après semaine. Ce n’est que du positif. Quand je m’entraîne avec d’autres pilotes comme Alex Lowes, il y a une bonne ambiance et cela me permet vraiment de progresser dans de très bonnes conditions afin de bien préparer la saison 2017.

Très lourde chute de Florian Marino à Assen.

Très lourde chute de Florian Marino à Assen. (Photo Gold and Goose)

On a annoncé à plusieurs reprises votre retour en fin de saison. Pourquoi cela ne s’est finalement pas fait ?

Avant de venir à Magny-Cours, j’avais envoyé mes dernières radios qui dataient du début de semaine ainsi qu’une lettre de mon chirurgien qui stipulait que j’étais apte à rouler sans aucun risque pour ma jambe. À ce moment, c’est vrai que la consolidation osseuse n’était pas encore à 100 %. Je pense que j’étais aux alentours de 70 %. Quand je suis arrivé dans la Nièvre, le personnel médical du circuit a pris connaissance de ce qui m’étais arrivé avec la chute que j’ai subie et les fractures qui en ont découlé. Pour le docteur, au vu de ce que j’avais eu et vu que mes os n’étaient pas encore consolidés de manière parfaite et comme il ne restait plus que deux courses au championnat et que je n’avais plus aucun rôle pour jouer le titre, le risque n’était pas bon à prendre.

Il n’a donc tout simplement pas voulu me faire rouler. Je n’ai même pas pu signer une décharge pour prendre la piste. Il n’y avait rien à faire et la seule chose qu’il me restait à faire, c’était de rentrer chez moi. La Clinique Mobile, au contraire, était plutôt d’accord pour que je roule mais comme c’est le centre médical du circuit qui dorénavant décide si on peut rouler ou pas, je ne pouvais rien faire. Je n’avais tout simplement pas le feu vert. Avant de partir, j’étais pourtant sûr de rouler car j’avais réalisé beaucoup de roulages auparavant. Je m’étais d’ailleurs même entraîné à Magny-Cours. Mes chronos étaient bons. J’étais dans les mêmes temps que ceux que j’avais réalisé en course la saison dernière donc je savais très bien que si je revenais, c’était pour pouvoir rouler devant…

Interview, Florian Marino : « J’ai juste envie de rouler » [Partie 1]

Interview, Florian Marino : « J’ai juste envie de rouler » [Partie 1] (Photo Gold and Goose)

Fracture du bassin, du fémur, du tibia et du péroné droits, comment s’est passé la rééducation. Cela a dû être un long moment à passer ?

Après ma chute, je suis quand même resté huit jours à l’hôpital d’Assen. Ensuite, j’ai été transféré à Vallauris au centre Hélio-Marin qui accueille les grands blessés. Je suis resté pendant un petit mois. Au début, j’étais en fauteuil roulant et je suis ensuite parti avec des béquilles pour intégrer le CERS à Saint-Raphaël. Pendant deux mois, c’était de la rééducation au programme, tous les jours, de 9h00 à 15h00. J’avais de la piscine le matin, j’étais ensuite avec le kinésithérapeute jusqu’en début d’après-midi pour finir avec une heure de sport en compagnie d’un entraîneur. Cela m’a permis de me remettre et de récupérer assez « rapidement ».

Pour la consolidation osseuse, cela a pris un petit peu plus de temps car l’impact sur ma jambe a fait que je n’ai pas eu des fractures banales. Les os n’étaient pas en très bon état et donc du coup, cela a pris plus de temps pour la guérison. Maintenant, j’y suis arrivé. J’ai pris du muscle, de la force et je suis en train de me retaper une forme physique d’enfer. Tout cela est en en passe d’être derrière moi. Je pense désormais seulement à rouler et à mon championnat pour la saison prochaine.

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Valentin Roussel

 



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1 commentaires sur cet article
  1. Guillaume NATIVELLE

    Quelle leçon de courage….
    La fin du calvaire approche.
    Hâte de le revoir sur une machine au milieu de compétiteurs.

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