En trois jours d’essais, alors qu’il souffrait d’une infection à la gorge et qu’il a toujours du mal à se mettre dans le rythme à Sepang, Jorge Lorenzo n’a jamais quitté le haut de la feuille des temps. Impressionnant.
Par notre envoyé spécial en Malaisie : Thomas Baujard.
Jorge Lorenzo amis une claque à tout le plateau, avec son joli casque made in France… Voilà qui promet. Crédit Gold&Goose.
Fin d’après midi en ce troisième et dernier jour d’essai : le team de Jorge Lorenzo monte deux pneus neufs, et envoie son gladiateur au combat : en trois tours, la messe est dite. Même en pneu arrière dur, Jorge claque un 1.59.9. Seul pilote du plateau sous les deux minutes au tour, il rentre aux box et repart pour améliorer : 1.59.580. Son premier poursuivant, Valentino Rossi, est une seconde derrière. Si au classement cumulé des trois jours, Petrucci et Barbera s’intercalent, ils ont tous deux réussis leur chrono avec un pneu arrière tendre, qui selon Aleix Espargaro : « te fait gagner une seconde au tour. » La domination de Lorenzo est donc évidente. Depuis le bord de piste, il est clair qu’il est à l’aise avec son matériel. Si cette tendance se confirme lors des essais de Phillip Island et du Qatar, il va être dur à battre lors des premiers GP. Au terme des trois jours d’essais, voici les communiqués de presse des quatre meilleurs pilotes du monde :
Jorge Lorenzo :
Les chronos parlent d’eux même : ce sont d’excellents temps réalisés avec une nouvelle électronique (sous entendu : en cours de mise au point) et un pneu arrière dur. Vu qu’on ne pouvait pas utiliser le pneu arrière tendre après ce qui s’est passé hier. » L’accident de Loris Baz, voir le poste internet mis en ligne le 2 février. « Je suis très content de Michelin, car ils ont sacrément progressé au niveau du feeling délivré par le pneu avant. Ils ont fait un top boulot, parce désormais, le feeling est plus proche de ce que l’on avait l’an dernier. Je me suis senti très à l’aise et rapide durant ces trois jours. Je suis encore en train de récupérer de mon infection de la gorge, et suis sûr qu’à Phillip Island, nous serons plus forts, et serons capable d’effectuer une simulation de course.
Valentino Rossi :
Je suis content de l’ensemble des essais, et de la journée d’aujourd’hui. Primo, nous avons fait du bon travail et essayé beaucoup de choses qui ont donné de bonnes informations sur la façon dont on peut améliorer la machine. J’ai aussi signé un chrono en 2.00.5, je pense qu’on peut travailler dessus et l’améliorer, mais je suis en seconde position et ce n’est pas si mal. Ca a été de bons essais. On a encore beaucoup de travail : la question principale étant de savoir si l’on choisit le châssis le plus proche de la M1 2015 ou 2016. On refera une comparaison à Phillip Island, parce que le nouveau châssis s’est révélé pas mal en fin de compte. Je pense que les ingénieurs ont fait du bon boulot avec l’électronique, et que Michelin a fait de même avec son pneu avant. On en a essayé plusieurs qui apportaient diverses amélioration, ce qui fait que je me sens bien à l’issue de ces essais. J’ai re-testé les ailettes, elles sont très intéressantes car elles font évoluer l’aérodynamique, mais je ne ressens pas de différence. Je préfère sans, car la moto est plus belle !
Marc Marquez :
La dernière journée s’est assez bien passée car nous avons progressé tout du long. Nous sommes toujours loin de là où nous voulons être, mais je pense que nous avons fait un bon pas en avant. On travaille dur et nous avons une marge de progression, c’est là dessus qu’on se concentre. Aujourd’hui, on a beaucoup bossé sur l’électronique et le châssis, afin de comprendre quel est le meilleur réglage pour les Michelin. On a aussi testé différents profils de pneus avant. Globalement, ces trois jours ont été positifs.
Dani Pedrosa :
Ces essais ont été compliqués, parce qu’on a bossé dur et que ça ne se voit pas forcément au final. Les résultats ne reflètent pas notre potentiel, qui est bien réel. En fin de journée, nous avons pris la piste avec la meilleure combinaison de réglages que nous avons élaboré. Nous avons essayés plusieurs type de pneus, et sommes parvenus à légèrement améliorer nos chronos. Le bon point, c’est que nous progressons, et faisons de notre mieux pour être prêt lors de la première course.
Ne vous laissez pas abuser par l’optimisme trompeur qui émane des propos de Marquez : à quasiment une seconde et demie au tour des chronos de Lorenzo, il est mal. D’autant qu’il reconnaît lui même que la vitesse sur un tour chrono est son principal point fort. Derrière le rideau baissé du stand Honda mercredi en fin d’après-midi, on le voyait clairement faire la tronche, car il se rend compte que jusqu’à maintenant, le HRC n’est pas parvenu à lui concocter un moteur moins violent que son V4 2015. Et que sa machine reste par conséquent très difficile à maîtriser. Honda a encore deux mois pour rectifier le tir avant de plomber les moteurs, et de ne plus pouvoir les toucher de la saison. Mais le N°1 mondial est clairement à la bourre. Pour tout savoir des coulisses de ces essais qui sont les plus importants de la saison, avec notre analyse et des interviews exclusives, rendez vous le 17 février en kiosque dans Moto Journal. Mais pas de panique, d’ici là, on aura le loisir de vous reparler des principaux protagonistes sur notre site internet. MJ, désormais, c’est tous les jours !
[lire_la_suite]La domination des Yamaha de Lorenzo et Rossi en vidéo[/lire_la_suite]
