Stoner ne veut pas remplacer Petrucci en Argentine

Casey Stoner était en tests privés pour Ducati hier soir. Mais le test a tourné court pour cause d’averse en plein désert. Casey doit re-rouler aujourd’hui pour comparer GP 15 et GP 16, mais ne veut pas prendre la place d’un Petrucci blessé lors des deux prochains GP. Il nous explique pourquoi.

Casey Stoner en grande discussion avec Paolo Ciabatti et Gigi Dall’Igna dimanche soir à Doha. Difficile d’imaginer qu’ils n’aient pas proposé à l’Australien de rouler en Argentine… Credit Gold&Goose

Main droite cassée lors des essais de Phillip Island, Danilo Petrucci a tenté de rouler au Qatar. Malgré les douze vis insérées dans ses troisièmes et quatrièmes métacarpes fracturés, la blessure s’est aggravée après la première séance libre. L’un de ses métacarpes se fracturant à nouveau au terme de la première séance libre après 17 tours de piste, obligeant l’Italien à à déclarer forfait et repasser sur le billard. Ce qui devrait le tenir éloigné des circuits jusqu’au GP du Mans, cinquième épreuve de la saison le 8 mai prochain. Du coup, tous les regards se portent sur Casey Stoner, qui était volontaire pour remplacer Pedrosa blessé chez Honda l’an passé, mais à qui Honda a refusé cette faveur. Malheureusement pour nous, cette année, Casey ne veut plus remettre le couvert avec sa Ducati. Voici ce qu’il avait à dire hier soir à nos collègues de Crash.net en descendant de la Desmosedici GP, qu’il a brièvement découvert.

Casey, pas de bol avec les conditions de piste ce soir ?

« Pour être honnête, je n’ai pas grand chose à dire. On a eu du mal toute l’après-midi et la soirée à cause du mauvais temps. Dès qu’on voulait prendre la piste, il se mettait à pleuvoir, et à chaque fois que je rentrais aux stands, ça s’arrêtait ! Il a plu juste assez pour qu’on ne puisse pas rouler. En tout, on a eu deux ou trois tours sans pluie. Ca nous a permis (Casey inclue son équipe technique quand il parle) et de re-confirmer certaines des sensations éprouvées à Sepang. On n’a pas eu le temps de faire des chronos. Mais on avait besoin de plus de temps. »

Bon, alors quel est le plan de travail pour demain ? tu étais sur la Desmosedici GP (le modèle 2016) que tu découvrais quand tu t’es arrêté ?

« Oui, c’était l’objectif de ce soir en toute franchise : comparer les modèles 2015 et 2016. Donc c’est la première chose que nous ferons mardi. Ce soir, j’ai juste fait un tour sur la Desmo (la 2016) afin de voir si elle fonctionnait correctement, et ça m’a donné envie de poursuivre. »

Casey sur la GP 15 à Sepang. Hier soir, il a brièvement goûté au modèle 2016, la DesmosediciGP. Crédit Gold&Goose.

Tu vas rouler de la milieu d’après-midi jusqu’au soir ? Parce qu’en terme de comparaison de chronos avec Iannone et Dovi, seule un roulage de nuit sera valide, non ?

« En fait, le roulage de jour est presque plus intéressant pour nous ici. Il y a moins de grip que pendant la nuit du fait de la chaleur, mais c’est plus proche des conditions qu’on va retrouver sur les autres circuits durant le reste de la saison. Le Qatar est une course atypique, et c’est fantastique de pouvoir obtenir des données directement comparables aux conditions de course, mais en réalité ce qui nous intéresse en priorité, ce sont des conditions de jour. »

A propos de conditions de jour, as-tu l’intention de remplacer Danilo Petrucci en Argentine et au Texas ?

« Non, ma première ambition en ce moment est de pouvoir poursuivre nos tests afin de faire progresser la moto d’usine que pilotent les officiels Ducati, et de faire en sorte qu’ils soient encore plus compétitifs qu’ils l’étaient lors de la première course. C’est pour moi le plus important, donc on n’a pensé ni à des wildcards ni à des remplacements. Ce n’est pas parce que c’est la même situation que l’année dernière que je l’approche de la même manière. »

Casey Stoner observe les essais du bord de piste au Qatar. Rien qu’une telle analyse, c’est de l’or en barre pour un constructeur qui cherche à développer une machine, ou faire progresser ses pilotes. Crédit Gold&Goose.

Analyse Moto Journal : cette situation peut sembler complètement incompréhensible de l’extérieur, d’autant que le mécontentement dont a fait preuve Stoner lorsque Honda lui a refusé de remplacer Pedrosa à Termas et Austin en 2015 fait partie des raisons qui ont poussé Casey à quitter Honda pour rejoindre Ducati fin 2015. Mais plusieurs éléments permettent d’y voir plus clair. Primo, lorsque l’Australien s’est explosé à Suzuka du fait d’un problème mécanique sur sa 1000 CBR, il s’est bien abimé les cervicales. Lorsque Moto Journal l’a rencontré lors des tests de Sepang début février, il allait chez l’osthéo tous les jours, et était encore loin de pouvoir tenir l’intégralité d’un GP à bloc. Casey ne commettra pas l’erreur d’arriver sur une course non préparé, et à l’heure qu’il est, il doit tout juste être capable de reprendre l’entrainement. D’autre part, il nous avait expliqué il y a trois ans qu’il en avait soupé de la pression : « C’est la première fois que j’arrive à Phillip Island et que je peux profiter du paysage. » Il faudra une condition physique et une Desmosedici au top pour convaincre l’Australien de re-rouler. Ce sera alors plus à Brno qu’à Phillip Island « car le circuit Tchèque est l’un de mes préférés, l’un des seuls en MotoGP où l’on peut exploiter tout le potentiel d’une MotoGP. Quant à Phillip Island, ça me tente moins car on va trop attendre de moi. »

Nous verrons cela…