MotoGP du Mugello : les impressions des pilotes après la course

Andrea Dovizioso s’est imposé à domicile lors du Grand Prix MotoGP du Mugello. Il a devant Maverick Vinales et Danilo Petrucci. Découvrez les impressions des pilotes après cette première course en Italie.

Andrea Dovizioso, vainqueur du MotoGP du Mugello

C’était une journée étrange pour moi, mais le plus étrange reste la victoire. Je me suis levé malade à 4h du matin. Je n’avais pas d’énergie à tel point que j’ai dû faire l’impasse sur le warm-up. Mais nous devions essayer, car je savais qu’il y avait un coup à jouer. Avant le départ j’étais inquiet, mais j’ai vite vu que je pouvais aller vite, ce qui était positif. Mon rythme était plus élevé comparé à celui de mes adversaires… j’ai donc tenté ma chance. Gagner ici avec Ducati est vraiment spécial. Je me souviens de mon premier podium en MotoGP™ sur ce tracé, j’avais pleuré, un peu comme Danilo aujourd’hui. Je tiens à remercier Ducati, mon équipe ainsi que mes fans, qui ont cru en moi. Être deuxième du général est encore mieux, mais je ne suis pas surpris. Il faut être réaliste, le plus important est d’avoir la vitesse. On verra ce que cela donnera à Barcelone, car nos essais se sont avérés difficiles. Nous devrons aborder le week-end de façon positive.

Maverick Viñales, 2e du GP

Je suis ravi d’être deuxième, en particulier après une première journée difficile au cours de laquelle j’étais tombé. Par chance je m’en étais sorti indemne. J’ai donné mon maximum les deux jours suivants ainsi qu’en course, mais Dovizioso était plus fort. J’ai pour habitude de préparer mes cinq/six derniers tours, aujourd’hui je n’y suis pas arrivé. Il était crucial de terminer deuxième. Il valait mieux inscrire ces 20 points au Championnat que d’aller prendre des risques pour la victoire. Le prochain rendez-vous à Barcelone est une épreuve toujours spéciale… Mais je suis confiant, car c’est un circuit qui correspond à mon style de pilotage.

Andrea Dovizioso, Maverick Vinales et Danilo Petrucci sur le podium du MotoGP du Mugello.

Andrea Dovizioso, Maverick Vinales et Danilo Petrucci sur le podium du MotoGP du Mugello. (Photo Gold and Goose)

Danilo Petrucci, 3e de la course

 Je n’arrive pas à réaliser ce qui vient de se passer. Si on m’avait demandé ce que j’étais prêt à donner pour un podium au Mugello, j’aurais répondu ma maison ! Samedi, la journée avait très mal débuté : j’étais parti à la faute dans les premiers instants et j’étais de nouveau tombé au guidon de ma deuxième moto. La Q1 fut elle aussi très compliquée, en revanche je me sentais plutôt à l’aise en Q2. Si mes départs sont habituellement mauvais, je sais que je termine plutôt bien mes courses. Ce dimanche lorsque je me suis retrouvé quatrième, je pensais donc attendre le dernier tour. Mais j’ai tout de même saisi l’occasion de passer Valentino et j’y suis arrivé. Je me suis ensuite concentré sur Maverick. Après être venu à bout de lui, il ne me restait plus qu’Andrea, mais j’avais déjà bien trop tapé dans mes pneus. Puis Maverick m’a doublé de nouveau, alors j’ai fait en sorte de m’assurer une place sur le podium. C’est une excellente journée pour moi ! Je m’excuse auprès de Valentino, mais c’est la course ; si je suis en mesure de gagner alors je saisis l’opportunité.

Valentino Rossi, 4e

C’est vraiment dommage pour le podium… C’est toujours un objectif, mais ici au Mugello, ça l’est davantage pour le public. Je pensais pouvoir y arriver, car j’étais suffisamment rapide aux essais, même si au fond de moi, je savais que ces 23 tours s’annonçaient difficiles. Durant les séances il est possible de récupérer, mais en course la donne est totalement différente. À huit tours de la fin, j’étais déjà épuisé. J’ai tenté de rester derrière Petrux, malheureusement c’était impossible. D’un autre côté, en considérant le fait que je n’étais pas certain de courir jeudi, c’était plutôt un bon Grand Prix. Les pilotes Ducati étaient très forts. Eux pouvaient rouler en pneu médium, à la différence de nous qui devions utiliser le dur ; lequel n’offre pas le même niveau d’adhérence. J’aurais préféré avoir quelques jours de plus avant Barcelone, mais si je continue à récupérer ainsi, cette semaine sera importante.

Álvaro Bautista, 5e

C’était important de rallier l’arrivée, étant donné les derniers résultats blancs connus à Jerez et au Mans ; deux tracés où de bonnes courses auraient pu nous attendre. Nous avions besoin de terminer. Mon rythme était bon, mais j’ai perdu quelques positions au début car j’étais un peu crispé. Après quelques tours, j’ai réussi à me détendre et à trouver mon rythme. Peu à peu, je suis ainsi parvenu à remonter au classement. Lorsque j’ai rattrapé Marc, j’espérais pouvoir le lâcher mais il s’est accroché. Ça n’était pas évident. L’écart qui me séparait des leaders ne variait pas trop au fil des tours, mais il m’aura servi de référence. Dans la dernière boucle, j’ai alors tâché de fermer toutes les portes afin de me prévenir d’une éventuelle attaque ; ce que je suis arrivé à faire pour terminer cinquième. Je suis ravi d’avoir pu finir cette épreuve, qui plus est de cette manière car cette fois, le résultat ne découlait pas de soucis rencontrés par les pilotes de devant comme ça avait été le cas en Argentine, où je m’étais classé quatrième. Ça fait vraiment du bien au moral avant de se rendre à Barcelone. 

Marc Márquez, 6e

J’ai débuté la course de façon assez agressive car je savais que les premiers tours étaient importants, j’ai donc essayé de me battre. Dans un premier temps j’y suis parvenu mais après quoi, j’ai commencé à rencontrer quelques difficultés avec le pneu avant dans les virages et systématiquement j’étais rattrapé par les autres en ligne droite. Nous avions choisi une gomme medium à l’avant car je savais que l’option la plus dure, avec laquelle je me sentais le plus à l’aise, ne me permettrait pas de terminer la course. En fait, le pneu médium était plus dur sur sa partie droite comparé au pneu dur asymétrique et au Mugello c’est ce côté qui est clairement le plus sollicité. À un moment donné de la course, dès que j’ai senti que j’avais trop de mal dans les virages, j’ai décidé de ne pas prendre de risques et de me contenter de cette sixième place. C’est un peu en Championnat en dents de scie, donc nous devons continuer de travailler pour améliorer.

Face à face entre Johann Zarco et Jorge Lorenzo.

Face à face entre Johann Zarco et Jorge Lorenzo. (Photo Gold and Goose)

Johann Zarco, 7e

Je suis content de ma course. Je savais qu’en partant onzième, ça ne serait pas facile, surtout ici où les Ducati sont généralement très rapides. Et on perd facilement du temps à se bagarrer avec les pilotes qui te repassent à chaque ligne droite. Par rapport aux précédentes épreuves, j’avais choisi un pneu arrière dur. Je n’ai donc pas été aussi tranchant durant les premiers tours. Quand je me suis retrouvé derrière Iannone, j’ai mis un moment avant de le passer car je n’accélérais pas aussi bien, outre le fait qu’il soit très fort au freinage. C’est d’ailleurs ce qui m’a fait perdre le contact avec Márquez et Bautista. Malheureusement, je n’ai pas pu les rattraper par la suite. J’étais également un peu fatigué, je forçais pas mal sur la moto car ce circuit est vraiment physique. J’ai tout même pu augmenter de nouveau la cadence à cinq tours de l’arrivée pour pouvoir me mettre à l’abri de Lorenzo. Le bilan de ce week-end est d’autant plus satisfaisant que je prends de précieux points au championnat, en plus d’avoir beaucoup appris.

Jorge Lorenzo, 8e  

Il est bien évidemment difficile de se contenter de ce résultat. Même si j’ai réalisé un bon départ et mené pour la première fois de l’année, ma cadence s’est ensuite ralentie. Je perds du temps au freinage et je n’arrive pas encore à mettre en valeur les atouts de la moto. Par-dessus tout, je ne parviens pas à être rapide en courbe, un de mes points forts. Beaucoup m’ont passé à l’intérieur sans que je puisse répliquer. L’aspect positif de cette course est que la victoire d’Andrea et le podium de Danilo, prouvent que la Ducati était la meilleure machine en piste. Vendredi, j’avais confié que la moto était assez bonne pour gagner. Je suis ravi pour Dovizioso, il la mérite.

Andrea Iannone, 10e 

Je suis satisfait de ma première partie de course. J’ai été en mesure de récupérer pas mal de position, de doubler mes adversaires et de me battre. Et puis les pneus ont commencé à se dégrader. Dès lors la moto n’avait plus le même comportement, une situation que j’ai eu du mal à gérer sur le moment. J’étais en difficulté au freinage et dans les passages en courbe, ce qui est normalement un des points forts de ma GSX-RR. C’est une chose sur laquelle nous travaillons et cette course nous a permis de colleter de précieuses informations à ce sujet. Je suis un peu déçu, car j’espérais inscrire un meilleur résultat, sur cette piste qui me réussit habituellement assez. Les qualifications ont également affecté mon Grand Prix. Quoi qu’il en soit, nous travaillons dur et nous avons déjà quelques pistes en vue des prochaines épreuves. J’espère ainsi que nous ferons davantage de progrès à Barcelone.

Sylvain Guintoli, 17e

La course s’est bien mieux passée qu’au Mans. J’étais d’ailleurs beaucoup plus proche des leaders et surtout, j’ai pu me bagarrer durant la deuxième partie de course avec Bradley, Sam et Loris. Je me suis bien défendu, tout en me faisant plaisir au guidon de cette moto. Au final, nous avons réussi à faire de jolis progrès. C’était aussi un vrai plaisir de courir au Mugello, c’est une piste magnifique.



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