MotoGP : Marquez et les autres ?

Après la première épreuve européenne de la saison, à Jerez, les contours du MotoGP 2018 continuent peu à peu à se dessiner. Et, pour le moment, celui qui tient la baguette du chef d’orchestre, c’est Marc Marquez.

Sur les quatre premières courses de la saison, Marquez en a remporté deux. ©Gold and Goose

Ses oreilles entendent bien sûr tout ce qu’il se dit sur lui. Après les quatre premiers Grands Prix de la saison, ses adversaires ne cachent pas que, le favori pour le titre, c’est encore lui. Andrea Iannone va même encore un petit peu plus loin dans ses propos. « Je pense que lui seul peut perdre le championnat », déclarait l’Italien en Andalousie. Une phrase pour lui mettre un petit peu la pression dans sa conquête ?

À 25 ans, Marc Marquez est cependant bien rôdé à ce petit jeu là. Il l’a d’ailleurs encore démontré cette année après l’épisode de Termas de Rio Hondo, où il a, notamment, percuté Valentino Rossi. Alors que les attaques pleuvaient sur lui, le quadruple champion du monde en catégorie reine a encaissé. Il a bien sûr analysé ses erreurs mais il a, aussi, rapidement tourné la page. Et il a, surtout, insisté sur le fait que son sens de l’attaque ne changerait pas d’un millimètre.

Marquez est quelqu’un qui cherche les limites. C’est pour cela qu’il tombe souvent lors des essais. Mais c’est surtout un virtuose du pilotage capable, par exemple, d’éviter une chute en passant à une vitesse folle sur les graviers laissés par la sortie de piste de Tom Lüthi à Jerez. Le protégé de Emilio Alzamora n’est pas, non plus, le genre de garçon à s’enflammer. Alors quand il entend les propos de Iannone, il calme le jeu. « Seulement quatre courses ont été disputées et il en reste encore beaucoup » tempère-t-il.

Zarco est monté à deux reprises sur le podium, à Termas et à Jerez. Le Français pourra-t-il obtenir sa première victoire en catégorie reine dans la Sarthe ? ©Gold and Goose

Zarco proche de sa première victoire en MotoGP

Vainqueur des deux dernières courses, à Austin et à Jerez, et leader du championnat avant le Grand Prix de France, Marquez a en tout cas l’étiquette de l’homme à battre collée dans le dos. Deuxième du général à douze points de l’Espagnol avant de se rendre sur le circuit Bugatti, Johann Zarco a bien l’intention de venir se battre rapidement avec lui.

À la recherche de sa première victoire en catégorie reine, le Français se sait en effet attendu dans la Sarthe. Avec une côte de popularité en hausse, le pilote Tech3 aborde en effet une grosse date de son agenda 2018. Depuis le succès de Régis Laconi à Valence, en 1999, les fans français attendent en effet avec impatience de revoir un tricolore sabrer le champagne sur la plus haute marche d’un podium en catégorie reine. Est-ce que celle-ci pourrait intervenir au Mans ?

Après les quatre premières courses de la saison, le Français, qui a également signé chez KTM la saison prochaine, a encore pris une autre dimension. À la lutte pour la victoire au Qatar avant qu’un problème de pneumatiques ne vienne perturber ses plans, sur le podium en Argentine et à Jerez, Zarco endosse peu à peu le rôle de chef de file chez Yamaha.

Les deux pilotes Yamaha officiels, Viñales (n°25) et Rossi (n°46) n’hésitent pas à faire part de leurs inquiétudes après un week-end difficile à Jerez. ©Gold and Goose

Rossi et Viñales mettent la pression sur Yamaha

Après la première course du championnat en Europe, c’est en effet la soupe à la grimace du côté du team officiel de la firme d’Iwata. Avant de débarquer en Espagne, Valentino Rossi disait d’ailleurs que Jerez était une piste importante afin de comprendre le potentiel de la M1 cette année. Dès les premiers essais libres, le visage de l’Italien se fermait. Faisant la moue en discutant avec ses ingénieurs, le nonuple champion du monde a eu sa réponse. Et elle n’est pas bonne.

Tout au long du week-end, la Yamaha des deux officiels a été en retrait. Maverick Viñales comparait même l’exercice à un rodéo sur un taureau. En pliant ses affaires au moment de partir de Jerez, le discours de l’Espagnol était d’ailleurs sans aucun filtre : « Nous sommes revenus à l’arrière de la grille. Le terrain a parlé et notre moto est maintenant loin des meilleures. Je dois me dépouiller pour terminer à la septième place… »

À quelques mètres de lui, Rossi n’en pense pas moins. Cinquième en Andalousie, l’Italien n’a pas hésité à mettre la pression sur ses troupes. « Je sais ce qu’il faut faire sur la moto. C’est vrai, il faut du temps pour tout mettre en place mais Yamaha doit le faire rapidement car, sinon, nous allons encore perdre une saison. Il faut que Yamaha nous aide. Ils sont trop lents à réagir ». Le principal problème est connu du côté des ingénieurs de la firme au trois diapasons : il concerne l’électronique. Rossi a même donné des chiffres pour expliquer les difficultés que la marque rencontre. Pour lui, 75 % des problèmes vient de l’électronique, contre 25 % pour la partie mécanique.

Même si les rouges n’ont pas gagné depuis le succès de Dovizioso au Qatar, la Desmosedici a donné quelques espoirs supplémentaires en étant dans le coup à Jerez, un circuit qui ne lui a jamais vraiment réussi par le passé. ©Gold and Goose

Ducati, la seconde force du plateau ?

Sur la plus haute marche du podium lors de la première course de la saison au Qatar avec Andrea Dovizioso, la Desmosedici a, elle aussi, semblé un poil en difficulté par rapport à la combinaison Marquez-Honda lors des dernières épreuves. Dans l’incapacité de se battre pour le podium en Argentine et à Austin, Dovi a préféré ne pas prendre de risque et engranger des gros points au championnat. Il était d’ailleurs en tête du général en repartant du circuit des Amériques.

Dans le même temps, Jorge Lorenzo souffrait également en terminant quinzième à Termas dans des conditions qu’il n’apprécie guère avant de prendre les cinq points de la onzième place à Austin. À Jerez, sur une piste où la D16 n’a jamais vraiment été à son avantage, les deux officiels étaient cependant en mesure de se battre pour la deuxième place en course. Et cela n’a pas échappé à Marquez. « Je pense donc que Ducati sera là sur la durée du championnat », observe l’Espagnol. L’histoire s’est cependant terminée en queue de boudin avec l’accrochage de Dovizioso et Lorenzo avec Pedrosa.

Dans le clan Italien, l’ambiance en interne est également pesante. Entre la passe d’armes par médias interposés entre Dovi et Lorenzo en Argentine et la reconduction de contrat de l’Italien qui tarde à être signée, le constructeur de Bologne a fort à faire. Et la concurrence s’annonce encore plus rude. Suzuki revient en effet sur le devant de la scène puisque la marque reste sur trois podium d’affilée avec Rins en Argentine et Iannone à Austin et Jerez. Une première depuis 2008. Mais, en attendant, c’est bien Marquez qui donne le tempo de ce début de saison.

Valentin Roussel



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3 commentaires sur cet article
  1. 1 Marquez, 2 Zarco, 3 Crutchlow.

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  2. pour zarko,c’est l’année ou jamais de gagner une course,même s’il n’a pas le moteur pour aller chercher marquez.
    avec le plan ktm qui arrive à cause de fellon,zarko pourra regarder marquez des stands l’an prochain.

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  3. Crutchlow est out…1 Dovi , 2 MM , 3 Zarco.

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