MotoGP à Phillip Island : le défi du Bib’

Même pas le temps de souffler. Moins d’une semaine après le Grand Prix du Japon, la caravane des Grands Prix est désormais en Australie, à Phillip Island, un circuit particulièrement exigeant pour les pneumatiques. Michelin s’y est préparé !

Michelin est prêt pour faire face au tracé de Phillip Island. (Photo Gold and Goose)

Michelin est prêt pour faire face au tracé de Phillip Island. (Photo Gold and Goose)

Phillip Island est un endroit unique. Les pilotes ou les observateurs du paddock n’hésitent d’ailleurs pas à qualifier cette piste comme la plus belle du monde. Mais le climat qui y règne peut parfois être déstabilisant. « Phillip Island est un tracé fantastique lorsque les conditions sont idéales, raconte Jorge Lorenzo. Mais s’il y a du vent, du froid, ou que la pluie s’invite à la fête, elle peut vite devenir très piégeuse. Certaines portions rapides deviennent très dangereuses en cas de chute. Vous devez vous montrer très prudent. J’espère en tout cas que les conditions météorologiques seront meilleures que les prévisions… »

Si le temps peut avoir un rôle important dans la tenue d’un week-end à Phillip Island, les pneumatiques sont également au centre des attentions. « Nous nous attendons à des températures assez basses, informe Maverick Viñales. C’est quelque chose qu’il faudra prendre en compte avec les pneus mais la situation est la même pour tout le monde. »

Un cadre exceptionnel mais un tracé qui met les pneumatiques à rude épreuve. (Photo Gold and Goose)

Un cadre exceptionnel mais un tracé qui met les pneumatiques à rude épreuve. (Photo Gold and Goose)

« Mon pneu a explosé » – Kenan Sofuoglu, Phillip Island 2016

Manufacturier unique du MotoGP pendant de longues années, Bridgestone s’est parfois retrouvé en difficulté sur ce circuit. Tout le monde se rappelle notamment de l’édition 2013 où les pilotes avaient été obligés de rentrer au stand car les pneus n’étaient pas en mesure de tenir pendant toute la durée du Grand Prix, quelques semaines après la pose d’un nouveau bitume.

Pirelli, fournisseur pneumatique exclusif en championnat du monde Superbike, a lui aussi été dans la même situation, y compris cette année. Kenan Sofuoglu peut en témoigner. Alors qu’il menait la course en Supersport, le Turc a perdu l’arrière de sa monture. « Mon pneu a explosé, s’emportait Kenan au moment de rentrer à son stand. J’ai dû sauter de la moto. »

Une partie de l'équipe Michelin, avec Nicolas Goubert (chemise blanche) et Piero Taramasso (au centre), en pleine discussion. (Photo Gold and Goose)

Une partie de l’équipe Michelin, avec Nicolas Goubert (chemise blanche) et Piero Taramasso (au centre), en pleine discussion. (Photo Gold and Goose)

Un pneu spécial pour Phillip Island chez Michelin

C’est donc face à ce circuit, ô combien contraignant, que Michelin s’attaque. Le manufacturier clermontois a cependant pu réaliser des essais sur cette piste en début de saison. « C’est l’un des circuits les plus exigeants de la saison pour les pneumatiques et nous avons dû développer un pneu spécifique, explique Piero Taramasso, le manager moto chez Michelin Motorsport.

Sans aucune information de course des sept années précédentes, nous avons peu de données exploitables. Mais les tests effectués ici-même en début d’année ont été très positifs, malgré la pluie. Nous avons pu collecter de précieuses données de la part de tous les pilotes et des teams. Nous avons conçu un pneu que nous pensons être le mieux adapté. Il s’agit d’une toute nouvelle gomme. On peut même dire que c’est le « pneu Phillip Island » car il ne sera pas utilisé ailleurs. Ce circuit est très abrasif et nous en avons tenu compte dans la conception du pneu. Il y a aussi de nombreuses  courbes rapides.  Le pneu avant est asymétrique pour donner le meilleur grip aux pilotes sur cette piste. » Il n’y a plus qu’à !

Valentin ROUSSEL



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