8 Heures de Slovaquie : le YART renoue avec le succès

En s’imposant lors des 8 heures de Slovaquie, le YART remonte pour la première fois sur la plus haute marche du podium depuis 2009. Deuxième, le GMT 94 ne pointe plus qu’à un point de la Honda FCC, troisième sur le circuit du Slovakia Ring.

Première victoire depuis 2009 pour le YART. ©FIM EWC

Mandy Kainz est impassible. À quelques minutes de l’arrivée, le visage du patron du YART est fermé. L’Autrichien est pleinement concentré sur les écrans de contrôle. Il guette sa moto comme s’il s’agissait de son propre enfant. À ses côtés, personne ne parle. Certains se rongent les ongles. Un millier de choses doivent lui traverser la tête.

Il pense peut-être à ce début de saison raté avec deux abandons lors des deux premières courses, au Bol d’Or et lors des 24 Heures du Mans. Dans son esprit, de vieux souvenirs doivent, aussi, se raviver : ceux de la victoire. Le dernier succès du YART remonte en effet à 2009. Cette année-là, la formation Autrichienne avait remporté les 8 Heures d’Oschersleben, d’Albacete et de Doha mais aussi les 24 Heures du Mans.

Neuf ans plus tard, le YART est donc sur le point de renouer avec la victoire. Une éternité. Sur la piste, Max Neukirchner enchaîne les tours. Les derniers kilomètres doivent lui paraître interminables. Peu avant le gong des 8 Heures de course, l’Allemand rentre dans le dernier tour. Soixante secondes et quelques poussières plus tard, il peut, cette fois, lever les bras face à ses mécaniciens sur le muret des stands.

Un point sépare la Honda FCC de la Yamaha du GMT avant la prochaine course à Oschersleben. ©FIM EWC

Honda FCC conserve la tête du championnat

Quelques mètres plus loin, Mandy Kainz est dans son stand. L’émotion est vive. On le sent. Face à la caméra, l’Autrichien ne sait pas vraiment quoi dire. Il bafouille. « Je n’ai pas de mots, je n’ai pas de mots« , répète-t-il. Avant de monter sur la plus haute marche du podium, le YART a dû se battre pendant pratiquement toute la course face au GMT 94.

Dans cette lutte, la R1 Autrichienne a pu bénéficier d’un petit coup de pouce du destin en tirant avantage de la sortie de la voiture de sécurité. Beau joueur, Christophe Guyot gardait le sourire. « C’est la course« , observait-il. Le GMT termine donc à la deuxième place, à un peu plus de trente secondes du YART. Pour Guyot, cependant, le principal objectif a été atteint : celui de terminer devant la Honda du team FCC.

Vainqueur pour la première fois de son histoire des 24 Heures du Mans, le team FCC, soutenu par Honda France, avait bien l’intention de continuer sur sa lancée. Freddy Foray, Alan Techer et Josh Hook disposaient d’ailleurs pour la première fois du dernier modèle de la Fireblade. Auteur de la pole, le trio prend finalement la troisième place. Montant pour la deuxième fois d’affilée sur le podium, Hook n’hésite pas à afficher les ambitions de l’équipage pour la suite de la saison. « Nous montrons que nous sommes de véritables prétendants au titre« , raconte l’Australien.

Le SERT a connu, comme au Mans, des problèmes de freins en Slovaquie. ©FIM EWC

Course difficile pour le SERT et le SRC en Slovaquie

Avant les 8 Heures d’Oschersleben, la FCC pointe en tête du général avec un point d’avance sur le GMT. Dans cette lutte pour le titre, la Honda Endurance Racing a encore empoché de gros points en terminant à la quatrième place. Le top cinq est complété par la BMW du team NRT 48.

Pilier du championnat du monde d’endurance depuis des dizaines d’années, le Suzuki Endurance Racing Team a connu une course compliquée. Troisième sur la grille, la formation mancelle a été retardée par une pénalité en début de course pour un problème au niveau des étiquettes pneumatiques pendant les essais avant de connaître, comme au Mans, des soucis de freins.

Le SERT doit donc se contenter de la septième place. Le team Kawasaki SRC a également dû revoir ses plans au cours de cette deuxième édition des 8 Heures du Slovakia Ring. La formation de Gilles Stafler a en effet perdu du temps en début de course à la suite d’une petite chute de Randy De Puniet. Dans les dernières heures, c’est une panne d’essence qui obligera Jérémy Guarnoni à pousser la ZX-10R dans les voies de sécurité. Le trio SRC, où Julien Da Costa remplaçait Mathieu Ginès blessé, termine finalement à la neuvième place.

En Superstock, Viltaïs a remporté sa première victoire de la saison. ©FIM EWC

Viltaïs triomphe en Superstock, les larmes du Junior

En Superstock, Viltaïs a enfin réussi à se glisser sur la plus haute marche du podium cette saison. Auteur des deux premières poles au Bol et au Mans, la formation de Yannick Lucot n’avait pas réussi à concrétiser en course. « Les qualifications, c’est bien, mais la course, c’est autre chose« , déclarait-il d’ailleurs malicieusement sur le circuit Bugatti.

À la lutte pour la victoire pendant toute la course avec Viltaïs, le Junior Team Suzuki a quant à lui vu ses espoirs partir en fumée à dix minutes de l’arrivée. Au bout d’une des longues lignes droites du tracé slovaque, le moteur de la GSX-R a en effet décidé de rendre l’âme. Pendant que Louis Rossi ramenait, à la poussette, la moto au stand, ses coéquipiers avaient du mal à cacher leur déception.

Alex Sarrabayrouse se prenait la tête dans les mains alors que la colère de Hugo Clere retombait. Les larmes du Bressan en disaient long sur sa détresse. Figurant parmi les favoris pour la victoire, le Tati Team a lui aussi connu des problèmes et termine à la cinquième place du Superstock, un rang devant le team Moto Ain, auteur de la pole et parti à la faute dès le début de course. Du coup, c’est le team Atomic qui monte sur la deuxième marche du podium STK devant la GERT 56 Racing Team. Prochaine course à Oschersleben le 9 juin.

Valentin Roussel



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