Superbike mondial : 2016 en 5 questions

La saison 2016 de Superbike mondial débute le 27 février à Phillip Island. Rea est-il toujours le favori ? La Kawasaki ZX-10R est-elle toujours la machine à battre ? Cluzel peut-il décrocher le titre en Supersport ? Quelles ambitions pour les Français ? Le nouveau format du Superbike est-il le bon ? 

Rea est-il le favori à sa propre succession ?

La réponse pourrait paraître évidente. Mais, après 14 victoires l’an dernier, Johnny Rea, champion du monde Superbike 2015, n’a pas vécu un hiver parfait.

« Il ne faut pas oublier que nous avons une nouvelle moto et je suis encore en phase d’apprentissage pour en tirer le meilleur », disait Johnny après la première journée de test à Phillip Island. Bien sûr, il reste ultra-compétitif et jouera les premiers rôles en 2016, mais il aura peut-être du mal à enchaîner les victoires comme la saison précédente.

La concurrence semble être rude cette année, à commencer par celle de son voisin de box et compatriote, Tom Sykes.

Johnny Rea regardera-t-il souvent derrière lui cette saison ? (Photo Gold and Goose)

Johnny Rea regardera-t-il souvent derrière lui cette saison ? (Photo Gold and Goose)

La Kawasaki ZX-10R est-elle toujours la moto à battre ?

On peut le considérer. D’ailleurs, Kawasaki n’hésite pas à mettre beaucoup de moyens sur le Superbike, comme en atteste l’arrivée de la nouvelle moto cette année. Est-ce vraiment LA machine de référence ? Oui et non.

Si elle a dominé outrageusement 2015, il ne faut pas oublier que la Ducati s’était rapproché à grands pas en fin de saison avec Chaz Davies. Cette année, le Gallois sera toujours bien présent, mais Ducati pourra aussi compter sur Davide Giugliano. Le bouillonnant Italien a montré sa pointe de vitesse l’an dernier ,mais il commet encore trop d’erreurs. S’il parvient à gommer cela, lui aussi pourra mettre des bâtons dans les roues des Kawasaki.

Cette année, la menace pourrait cependant venir d’ailleurs.

La Honda semble dans le coup, aussi surprenant que cela puisse paraître, puisque la moto n’a pas grandement évolué depuis plusieurs saisons. La CBR n’a en effet pas quitté les premières places pendant les essais hivernaux. Michael Van der Mark, qui a déjà démontré sa pointe de vitesse en 2015, disposera d’une année d’expérience en Superbike et pourra capitaliser dessus.

Son nouveau coéquipier, Nicky Hayden, est lui aussi dans le coup. Le champion du monde MotoGP 2006 n’est d’ailleurs pas venu en Superbike pour enfiler des perles. « Mon but, c’est de retrouver les premières places et être en mesure de gagner », dit l’Américain, qui a vécu des dernières saisons difficiles en GP.

Nicky Hayden est prêt à faire le spectacle cette saison. (Photo Gold and Goose)

Nicky Hayden est prêt à faire le spectacle cette saison sur sa Honda officielle. (Photo Gold and Goose)

Nouvelle machine en Superbike cette année, la Yamaha R1 est bien sûr très attendue. Si elle a démontré tout son potentiel en remportant des championnats nationaux (comme le BSB) ou en remportant des courses en endurance, la R1 se voit maintenant confrontée à une autre épreuve. Après les premiers essais en Europe, en novembre et janvier, la Yamaha apparaissait souvent aux alentours de la 5/6e place.

En revanche, depuis qu’elle a posé ses roues en Australie, elle truste la première place avec Sylvain Guintoli. Peut-être une histoire de circuit, mais pas que… « La piste semble lui convenir, c’est sûr, admet Sylvain. Mais la base de la moto est bonne, que ce soit en châssis ou moteur. Et il y a des évolutions à venir. »

Alex Lowes, le coéquipier de Sylvain, s’est blessé à l’épaule cet hiver. Présent à Phillip Island, l’Anglais est encore un peu diminué. Mais dès qu’il sera à 100 %, lui aussi sera un candidat pour la gagne.

Si on a longtemps cru que la marque arrêtait ses activités en Superbike pour se concentrer exclusivement sur les Grands Prix, Aprilia est bien au départ de cette nouvelle saison avec le team Ioda. Bien sûr, après cet hiver mouvementé, les premières courses risquent d’être difficiles.

Les deux pilotes, Alex De Angelis et Lorenzo Savadori, ont découvert la moto seulement pendant les tests de Phillip Island ; Savadori connaissait cependant la version Superstock avec laquelle il a remporté le Superstock 1000 l’an dernier. L’équipe doit aussi découvrir la RSV4. Une fois que la machine sera mise en route, on devrait retrouver des RSV4 sur le devant de la scène.

Lorenzo Savadori est son style de pilotage agressif. L'italien, sur son Aprilia, pourrait créer la surprise cette année. (Photo Gold and Goose)

Lorenzo Savadori est son style de pilotage agressif. L’italien, sur son Aprilia, pourrait créer la surprise cette année. (Photo Gold and Goose)

BMW revient en force en 2016 avec deux équipes, Althea et Milwaukee. Au niveau des pilotes, là aussi, le recrutement a été bien fignolé. Chez Althea, on retrouve Jordi Torres et Markus Reiterberger, alors que chez Milwaukee, c’est Josh Brookes et Karel Abraham qui seront au guidon des S 1000 RR.

De son côté, si elle brille en Supersport avec Jules Cluzel notamment, MV Agusta a un peu plus de mal en Superbike. Si on a pu croire pendant l’hiver que Marco Melandri viendrait renforcer les rangs de la marque de Varèse, il n’en est finalement rien. Léon Camier sera toujours au guidon de la MV F4. Peut-il s’attendre à de bonnes performances en 2016 ? Pourquoi pas, notamment ici, à Phillip Island…

Jules Cluzel en action. (Photo Gold and Goose)

Jules Cluzel en action. (Photo Gold and Goose)

Cluzel peut-il enfin décrocher le titre en Supersport ?

Oui, évidemment. On a encore tous en tête la terrible blessure de Jules à Jerez en 2015, alors qu’il remontait à grandes enjambées sur Kenan Sofuoglu au championnat. Cette année, le Français veut conjurer le mauvais sort. Il le sait et il peut le faire.

Vainqueur à Phillip Island ces deux dernières saisons, Jules a bien l’intention de faire la passe de trois même si le règlement, avec notamment la disparition du traction control, pourrait favoriser les Kawasaki, dont celle de Sofuoglu. « Kenan est régulier et rapide partout, glisse Jules. Mais il ne faut pas oublier des concurrents comme Jacobsen, Krummenacher ou Smith ».

[lire_la_suite]Interview avec Jules Cluzel avant le début de la saison[/lire_la_suite]

Que peuvent espérer les Français cette année ?

D’être bons ! Sylvain Guintoli a les armes pour faire mal en Superbike et Jules Cluzel peut faire de même en Supersport. Toujours en Supersport, Lucas Mahias aurait dû lui aussi avoir ses chances, mais il ne sera pas présent en Australie, ni même en Thaïlande pour la deuxième course. Il espère être de retour pour la première course européenne de la saison, à Aragon, mais, pour l’instant, aucune annonce officielle n’est encore tombée.

Deuxième représentant tricolore en Superbike, Sylvain Barrier entame un nouveau chapitre de sa carrière en rejoignant les rangs de chez Kawasaki au sein du team Pedercini. Après une saison 2015 remplie de galères, le double champion Superstock 1000 espère repartir sur des bases saines.

Sylvain Barrier veut faire du mieux possible cette saison. (Photo Gold and Goose)

Sylvain Barrier roule désormais sur une Kawasaki du team Pedercini. (Photo Gold and Goose)

Le nouveau format du Superbike est-il le bon ?

Il faudra attendre un peu avant de le savoir.  Désormais, la Superpole aura lieu le samedi matin avant la première course, qui se disputera à 13h00. Le dimanche, après le warm-up le matin, les concurrents du Superbike disputeront la deuxième manche, toujours à 13h00. Le but de la manœuvre est d’améliorer la visibilité médiatique du championnat sur des week-ends de plus en plus riches en sports mécaniques, que ce soit pour la MotoGP, la Formule 1…

Cette mesure ne semble cependant pas plaire à tout le monde qui regrette la disparition des deux courses le dimanche, qui étaient « une des marques de fabriques du Superbike », disent certains. En revanche, l’introduction d’une Superpole pour le Supersport fait l’unanimité !

[lire_la_suite]Le Superbike mondial change de programme en 2016[/lire_la_suite]

 



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