Promosport 1000 au Mans : Bibollet n’a pas dit son dernier mot

En s’imposant pour la deuxième fois de la saison, au Mans, Luc Bibollet recolle au championnat sur le leader, Jonathan Hugot, deuxième dans la Sarthe. La lutte pour le titre du Promosport 1000 s’annonce passionnante.

Luc Bibollet a signé sa deuxième victoire de la saison au Mans. © Gérard Délio / PHOTOPRESS

Luc Bibollet n’est pas le genre de garçon à lâcher si facilement l’affaire. Alors qu’il pointait à trente points du leader du championnat, Jonathan Hugot, à l’aube de ce rendez-vous manceau, le pilote BMW préférait relativiser les choses. « Le titre ? Je suis loin d’avoir fait une croix dessus, nous répondait-il vendredi soir, juste derrière son stand. Le but est de ne pas faire d’erreurs jusqu’à la fin de la saison mais surtout d’enchaîner les bons résultats. » Le Messin a mis tout cela en pratique au moment de prendre le départ de la finale, dimanche après-midi. Auteur du meilleur envol, Luc a rapidement creusé l’écart pour finalement s’imposer avec huit secondes d’avance sur Jonathan Hugot. « J’ai tout de suite réussi à prendre un bon rythme, racontait-il, le sourire aux lèvres. C’était important d’attaquer dès le début de la course pour creuser un petit écart. C’est ce que j’ai réussi à faire. Je sais que c’est assez rare de dire ça mais c’était une course parfaite. Un autre point me donne le sourire ce soir. Depuis le début de la saison, sur le sec, je n’étais pas aussi à l’aise que sur le mouillé. C’est d’ailleurs sur une piste à l’adhérence précaire que j’ai décroché ma première victoire de la saison, à Croix-en-Ternois. Aujourd’hui, j’ai montré que je pouvais être rapide dans toutes les conditions. »

Jonathan Hugot le reconnait : il n’était pas en mesure de suivre le rythme de Bibollet © Gérard Délio / PHOTOPRESS

Le début d’un duel entre Hugot et Bibollet ?

Cette victoire permet à Bibollet de reprendre des points à Jonathan Hugot qui pourraient s’avérer importants pour la suite de la saison. « Si je remonte, je risque de lui mettre la pression. C’est un être humain après tout, non ? » se marre Luc. « Nous aurons peut-être une belle finale à Nogaro… » Solide leader du championnat, Jonathan Hugot n’a pas hésité à reconnaître la supériorité de son adversaire. « Après quelques tours, j’ai réussi à revenir un peu sur lui mais j’étais vraiment à la limite, constatait le pilote Yamaha. J’avais des problèmes d’adhérence à l’arrière. Je n’arrivais pas à caler la moto de la façon dont je voulais donc je me suis dit qu’il serait judicieux de conserver cette deuxième place car j’avais de la marge sur mes poursuivants. Mais une chose est sûre, je n’aurais pas pu aller le chercher. J’ai tout de même démontré que j’avais une bonne pointe de vitesse ce week-end en réalisant la pole et le meilleur tour en course de ma demi-finale mais c’est vrai que j’étais un peu moins à l’aise en finale. » S’il reste en tête du championnat, Jonathan a peut-être identifié un petit peu plus clairement son principal adversaire au championnat en la personne de Luc Bibollet. « C’est effectivement possible que la couronne se joue entre nous deux, convient le Biterrois. J’ai encore une trentaine de points d’avance mais il reste encore des courses à disputer, au minimum trois et peut-être même plus si nous avons deux finales pendant un week-end. Tout est encore jouable, des deux-côtés. Il faut rester serein. »

Thibaut Duchene patiente. Il sait que les grands circuits ne conviennent pas à la Suzuki. © Gérard Délio / PHOTOPRESS

Des arbitres ?

Si un duel entre les deux hommes pourrait rapidement se profiler à l’horizon, plusieurs pilotes sont capables de venir mettre leur grain de sel dans la lutte pour les premières places. Thibaut Duchene, cinquième du championnat, a montré à plusieurs reprises depuis le début de saison sa pointe de vitesse. « Mais le Mans est un tracé difficile pour nous avec la Suzuki, nous disait-il samedi matin. Si nous voulons récupérer des points et remonter dans la hiérarchie, ce sera surtout sur les petits circuits qu’il faudra performer. » Thibaut a tout de même réussi à limiter la casse en s’emparant de la quatrième place. S’il a un moment été à la lutte pour le podium, il n’a pas réussi à contrer les assauts de Jonathan Goetschy. « J’étais pourtant très mal parti, pestait le pilote Kawasaki, quelques minutes après être descendu du podium. Pourtant, normalement, c’est mon point fort. Je n’étais cependant pas en mesure de suivre le rythme des deux leaders. Je suis très content au final de ce podium car ce n’est pas une saison facile. Nous rencontrons des difficultés avec la nouvelle ZX-10R. Nous cherchons des solutions mais pour l’instant nous n’avons pas encore trouvé le bon remède. Nous nous sommes énormément penchés sur le châssis mais peut-être que le problème n’est pas là. Je me pose beaucoup de questions. C’est peut-être l’électronique qui délivre mal la puissance. Nous tâtonnons. »

Patrick Mageot termine huitième mais il reste positif pour sa première saison avec une 1000. © Gérard Délio / PHOTOPRESS

Souchon et Mageot perdent gros

Deuxième à égalité de points avec Luc Bibollet avant ce week-end manceau, Nicolas Souchon n’a pas connu la course qu’il espérait. À l’image de Goetschy, Nicolas rencontre des soucis sur sa Kawasaki depuis le début de la saison. « Nous nous attendions à une meilleure entame de championnat, avoue l’Alésien, mais nous avons des problèmes sur la moto, notamment au niveau de la motricité. Petit à petit, nous trouvons des solutions mais cela reste un point critique. Il faut continuer de travailler. » Finalement cinquième, Nicolas espère retrouver le devant de la scène dès la prochaine course, à Magny-Cours. Patrick Mageot risque de se rendre dans la Nièvre avec le même état d’esprit. « Je voulais terminer au minimum dans le top six. Je n’ai pas réussi et je dois me contenter de cette huitième place, raconte Patrick qui pointait à la quatrième place du championnat avant cette course. Notre objectif reste cependant le même d’ici la fin du championnat, à savoir de terminer dans les cinq premiers au championnat pour ma première saison avec une machine de Superbike. » Affaire à suivre, donc…

Sur le circuit Bugatti du Mans (FRA), Valentin ROUSSEL