C’était un rêve de gosse pour le champion du monde MotoGP en titre Jorge Lorenzo. C’est désormais chose faite : il a roulé à Silverstone sur la Mercedes AMG Petronas F1 W05 Hybride de Lewis Hamilton. Et selon Jorge : » Ça envoie le pâté ».
C’est le sponsorship commun de Mercedes et Yamaha par Monster qui a rendu la chose possible. Ce petit veinard de Jorge Lorenzo a pu s’essayer sur une des F1 les plus performantes du plateau… sur un des circuits les plus rapides du championnat : Silverstone. S’il y a un motard qui me regarde dans le blanc des yeux et me dit qu’il n’aurait pas voulu être à la place de Jorge… eh ben je ne le croirais pas.
Les courses de Formule 1 ont beau être souvent soporifiques, tester une voiture de 900 ch (selon le site TomorrowNewsF1) qui prend plus de 300 km/h et pousse comme une MotoGP ça doit être un truc de fou. Même s’il ne prend pas d’angle et ne peut faire de wheelings…
Même pas cap
Il y a aussi le petit problème d’être capable de maîtriser l’engin. Comme le disait Kimi Räikkönen : « Il y a plein de monde qui nous critique sur les réseaux sociaux. Cependant, la plupart de ces gens ne seraient même pas capable de démarrer la voiture. » On peut lui faire confiance sur ce point. Comme on peut faire confiance à la vista unique de Lorenzo. Et avant lui, on a aussi pu voir que Valentino Rossi avait été sacrément compétitif dans le baquet de la Ferrari F1. Il était dans top 10 lors des essais de Valence 2008 !
L’avis de Jorge Lorenzo après cette journée
Pour commencer, merci à Monster Energy de m’avoir offert cette opportunité. Ce fut une expérience magnifique, comme un rêve qui se réalise. Ces derniers jours ont été très spéciaux pour moi. J’ai eu l’occasion de travailler avec des ingénieurs qui comptent parmi les meilleurs spécialistes de ce sport. J’ai essayé la F2, effectué une session de simulateur, et finalement, pu tester la F1. C’est fantastique. Je suis très satisfait de mes chronos lors du dernier run. D’après ce que disaient les ingénieurs, ces temps étaient réellement compétitifs.
La voiture est vraiment douce, je m’attendais à quelque chose de plus nerveux et difficile à maîtriser. Mais, en fin de compte, pas du tout : le volant, le moteur, tout est top. La F1 est assez facile à piloter, et la vitesse de passage en courbe est hallucinante, et le grip sidérant. Lors des premiers tours, la puissance est impressionnante, mais une fois que tu t’habitues, c’est comme en MotoGP. En courbe, par contre, c’est un autre monde : environ 40 km/h plus vite à mi-virage. L’autre surprise, c’est à quel point tu peux freiner tard. Mais le pire, c’est le grip disponible lorsque tu restes à fond en grande courbe. C’est un truc de fou.
Le point de vue du pro
La session de Jorge était orchestrée par l’ingénieur piste Mercedes AMG Petronas, Richard Lane : « C’était super de travailler avec Jorge aujourd’hui. Dès son arrivée, il était plein d’enthousiasme, et impatient de commencer. Entre chaque série de tours, il a examiné l’acquisition de données avec soin, et a cherché à dénicher des zones d’amélioration. Tu peux voir pourquoi il est multiple champion du monde moto ! La façon dont il a décortiqué sa performance était impressionnante. A chaque fois, il a tiré parti de nos informations et a amélioré au run suivant. Cela a été une super expérience pour nous tous, et nous lui souhaitons bonne chance pour sa fin de saison MotoGP. »
Le MotoGP, c’est pô du mou de veau
Derrière ces propos très convenus, on devine que Lorenzo a quand même dû surprendre ces spécialistes de la F1, car il ne faut pas oublier que les champions sur quatre roues sont dans des karts dès 4 ans et ne font que de la caisse jusqu’au plus haut niveau. Mais ce qui serait vraiment intéressant pour Richard Lane, ce serait en plus de faire un tour de motoGP biplace. Là, il saisirait tout le talent, l’équilibre, la coordination, les réflexes de fou et le courage de nos pilotes MotoGP.
Jeudi 13 octobre à Motegi, on ne manquera pas de demander à Jorge si cette journée à Silverstone peut l’aider à s’améliorer sur la moto, même si, théoriquement, le fossé qui sépare les deux disciplines est grand.