MotoGP en Autriche : Rossi, l’inoxydable

En montant sur son premier podium en Grand Prix en Autriche, en 1996, Valentino Rossi entretient forcément une relation particulière avec ce tracé de Spielberg, désormais dénommé Red Bull Ring, en plein cœur des collines de Styrie. S’il est devenu une star planétaire dans le monde de la moto, Valentino Rossi a-t-il véritablement changé depuis ce podium ? Réponse.

Pour monter sur son premier podium en Grand Prix, Rossi a dû se battre. C'était il y a déjà vingt ans. (Photo Gold and Goose)

Pour monter sur son premier podium en Grand Prix, Rossi a dû se battre. C’était il y a déjà vingt ans. (Photo Gold and Goose)

Valentino Rossi ne semble pas voir les années passer. Alors que les Grands Prix se rendent en Autriche pour la première fois depuis 1997, l’Italien connaît déjà bien cette piste. Si ses concurrents ont pu découvrir pour la première fois ce tracé au mois de juillet, Rossi, lui, pouvait commencer à reprendre ses marques. C’est en effet sur ce circuit de Spielberg, désormais appelée Red Bull Ring, que Valentino est monté sur son premier podium en Grand Prix, en 1996, alors qu’il avait encore les cheveux longs et un visage juvénile. « Je me rappelle encore très bien de cette course, raconte-t-il. C’était une bagarre très intense avec Jorge Martinez en 125cc et j’avais finalement réussi à prendre la troisième place, derrière Ivan Goi et Dirk Raudies. C’était un sentiment incroyable de monter sur mon premier podium en mondial. J’étais très, très content. C’est le début de l’histoire. » Quelques semaines plus tard, Valentino empochera sa première victoire, à quelques centaines de kilomètres de là, à Brno.

Valentino Rossi est déjà présent depuis vingt ans dans le paysage des Grands Prix. Il était même monté sur son premier podium en Autriche. (Photo Gold and Goose)

Valentino Rossi est déjà présent depuis vingt ans dans le paysage des Grands Prix. Il était même monté sur son premier podium en Autriche. (Photo Gold and Goose)

La passion comme moteur

Vingt ans plus tard, Rossi est toujours à la lutte pour la victoire. S’il a accumulé les titres et les succès pendant toutes ces saisons, Valentino a toujours gardé cette même passion qui l’animait en 1996. « Je me sens bien, que ce soit dans le paddock ou sur la moto, avoue le pilote Yamaha, qui a fêté ses trente-sept ans en février dernier. Je suis encore extrêmement motivé et j’adore ce boulot tout simplement car c’est ma passion. Même quand j’ai connu des années difficiles chez Ducati, j’avais toujours cette passion en moi. Je roule en me faisant plaisir et c’est le plus important. Bien sûr, c’est un peu plus difficile de se battre pour la victoire aujourd’hui, surtout face à des adversaires comme Marc et Jorge. Cela demande plus d’efforts, plus d’entraînements, mais je pense que c’est possible d’être encore compétitif à quarante ans en MotoGP. J’ai toujours la même peur de faire une faute, ce sentiment ne m’a pas quitté depuis le début de ma carrière. Avec l’expérience, je suis devenu plus attentif au détail et cela m’a énormément aidé. C’est un travail de tous les instants, ce n’est pas juste une question d’instinct. Mon but, c’est d’obtenir ce dixième titre. Je sais que cela ne sera pas facile mais j’y crois dur comme fer. »

Rossi travaille depuis cette année avec l'ancien champion du monde, Luca Cadalora. Une association fructueuse. (Photo Gold and Goose)

Rossi travaille depuis cette année avec l’ancien champion du monde, Luca Cadalora. Une association fructueuse. (Photo Gold and Goose)

Une remise en question perpétuelle

Malgré une carrière déjà bien remplie, Rossi a toujours l’ambition d’aller plus loin. Pour revenir en haut de l’affiche après une saison en demi-teinte en 2013 lors de son retour sur la Yamaha après deux ans au purgatoire chez Ducati, Valentino n’a pas hésité à se séparer de son chef-mécanicien emblématique, Jérémy Burgess. En collaborant désormais avec Silvano Galbusera, le gamin de Tavullia a aussi fait évoluer son style de pilotage. « J’ai énormément changé ma manière de piloter, nous confirme-t-il. Il y a une partie instinctive et l’autre qui vient avec le travail, dans lequel il faut être intelligent pour comprendre ce qu’il faut changer. » Cette saison, le transalpin a même décidé de s’adjoindre les services de Luca Cadalora qui l’observe en bord de piste pour lui donner des conseils. « Cet hiver, pourtant, nous n’avions aucun plan en tête, confie Valentino à nos confrères germaniques de Speedweek. Au départ, j’étais simplement intrigué de savoir quels conseils il pourrait me donner et, sincèrement, je me suis vite rendu compte que Luca était quelqu’un de très important. Il s’entend également très bien avec la personne qui s’occupe de l’acquisition des données de mes machines, Matteo Flamigni, et Silvano. Il y a une véritable collaboration entre toutes les parties. C’est très utile d’avoir un ancien champion du monde comme Luca à ses côtés. Il a beaucoup d’expérience et une passion incroyable pour la moto. » C’est finalement pratiquement le même Valentino Rossi, à quelques exceptions près, que le public autrichien retrouvera ce week-end, dix-neuf ans après l’avoir vu pour la dernière fois en 1997. Toujours la même bouille, avec quelques traits en plus, toujours la même envie de gagner, toujours la même soif d’apprendre, toujours aussi exubérant, la seule chose de changée, finalement, chez Valentino Rossi, c’est qu’il est devenu une star planétaire. Inoxydable !

Valentin ROUSSEL



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