Cal Crutchlow s’est adjugé une victoire de prestige en République-tchèque. Sur une piste piégeuse et de plus en plus sèche au fil des tours, le Britannique est monté pour la première fois de sa carrière sur la plus haute marche du podium en MotoGP. Il a donc fait résonner l’hymne britannique en catégorie reine pour la première fois depuis trente-cinq ans !
Crutchlow signe sa première victoire en GP. (Photo Gold and Goose)
La victoire de Cal Crutchlow est historique. En franchissant la ligne d’arrivée du Grand Prix de République Tchèque en tête, le Britannique s’est bien sûr adjugé sa première victoire en MotoGP mais il a aussi mis un terme à une longue période de vache maigre pour le Royaume-Uni en catégorie reine. Pour retrouver la dernière trace d’un vainqueur britannique en catégorie reine, il faut en effet remonter à Barry Sheene, qui s’était imposé en Suède en 1981. Si cette victoire est importante dans le livre des records, elle est aussi très importante dans la carrière de Cal. Surtout avec la manière dont il l’a obtenu. Dixième sur la grille, le pilote de Lucio Cecchinello a pris le décision de s’élancer avec des pneus pluie durs à l’avant et à l’arrière, comme Loris Baz. Quinzième au troisième tour, Cal a ensuite commencé un sacré festival en doublant ses adversaires les uns après les autres grâce à un rythme parfois plus rapide d’une seconde. S’il s’est chatouillé un peu avec Hector Barbera, il a pris son temps pour trouver l’ouverture sur Andrea Iannone, qui menait la course jusque-là. Cal Crutchlow n’avait plus qu’à boucler les sept derniers tours de ce Grand Prix. L’Anglais a tenu bon et n’a commis aucune erreur sur une piste pourtant particulièrement piégeuse. Si on pouvait s’attendre à ce qu’il explose de joie au moment de parler de sa première victoire en MotoGP, Cal était étonnement sérieux. « Je m’attendais à un ressenti différent mais finalement, Lucy m’a donné le meilleur des cadeaux pendant les vacances avec la naissance de notre enfant, raconte un Cal au ton paternel. Quoi qu’il en soit, gagner une course en MotoGP, c’est juste fantastique. Je suis très, très content pour mon équipe également. Nous avons travaillé très dur pour obtenir ce résultat. J’ai choisi également le meilleur choix de pneu. Je suis très, très content. »
Rossi, deuxième, n’a pas encore perdu ses espoirs de titre. (Photo Gold and Goose)
Rossi, la bonne opération
Même s’il termine à la deuxième place de ce Grand Prix, Valentino Rossi a directement exprimé sa joie après avoir franchi la ligne d’arrivée. Après des premiers tours difficiles, le pilote Yamaha est parvenu à remonter au fur et à mesure des tours. Longtemps sixième, Valentino a affiché un rythme de course particulièrement rapide en fin d’épreuve, profitant, lui aussi, d’un choix de pneu judicieux puisqu’il avait choisi, comme son coéquipier Jorge Lorenzo, de s’élancer avec un pneu arrière pluie dur. S’il a passé assez facilement Marc Marquez, Rossi a dû s’employer pour venir à bout de son compatriote, Andrea Iannone. Une fois deuxième, le nonuple champion du monde n’était plus en mesure de revenir sur Crutchlow. Si Rossi est satisfait, c’est parce qu’il sait que cette deuxième place pourrait s’avérer importante au championnat. Bien sûr, il ne reprend que quelques points à Marc Marquez, qui termine finalement à la troisième place, mais il en reprend en revanche vingt à Jorge Lorenzo, une nouvelle fois en difficulté sur une piste humide, alors qu’il avait affiché une forme resplendissante sur piste sèche depuis le début du week-end. « Sincèrement, au début, j’ai beaucoup réfléchi car je pensais que j’avais opté pour la mauvaise gomme, explique Valentino. Tour après tour, cependant, le pneu arrière fonctionnait de mieux en mieux. C’était une course très, très longue. Il fallait rester concentrer, ne pas faire d’erreurs alors que je ne pointais qu’à la douzième place. C’était une belle course, ces vingt points au championnat sont également importants. Je suis désormais deuxième au championnat. Nous avons effectué du bon boulot. »
Troisième à Brno, Marquez continue de marquer des gros points. (Photo Gold and Goose)
Marquez gère
Au cours de ces vingt-deux tours de course, Marc Marquez a toujours figuré en haut du tableau. S’il ne cesse de répéter que, pour être champion du monde à la fin de la saison, il lui faut absolument remporter deux nouvelles victoires, le pilote Honda Repsol rentrera cependant chez lui avec une avance encore accentuée. Son plus proche rival pour le titre est désormais Valentino Rossi, Jorge Lorenzo ayant terminé à la dix-septième place après une nouvelle course difficile sur une piste humide. Au moment d’évoquer cette troisième place, Marc ne se cache d’ailleurs pas. Cette troisième place, il le sait, est précieuse. « J’ai opté pour la mauvaise stratégie aujourd’hui, observe Marc. Quand il a arrêté de pleuvoir, je me suis dit que cela allait être une course avec un changement de machine donc je suis parti avec le pneu tendre pour essayer d’attaquer dès le début de la course. Mais quand il restait seulement dix tours, j’ai bien vu qu’il faudrait aller au bout avec la même machine, donc j’ai essayé de gérer du mieux possible mon pneu, je savais notamment que Cal avait le dur. Valentino aussi. Je perdais beaucoup à l’accélération mais nous perdons finalement seulement quatre points sur Valentino et nous augmentons notre avance sur Jorge donc je suis très heureux de ce résultat au final. »
Baz égale son meilleur résultat en MotoGP avec cette quatrième place. Bravo Bazooka ! (Photo Gold and Goose)
Super Baz !
Loris Baz a la banane. Seul pilote de la grille, avec le vainqueur Cal Crutchlow, à avoir pris la décision de partir avec des pneus pluie durs à l’avant comme à l’arrière, le Haut-Savoyard est parvenu à terminer à une splendide quatrième place à Brno. Sur la piste où il avait signé son premier podium en championnat du monde Superbike dans les mêmes conditions, Loris n’était pas loin de signer la même performance en MotoGP mais il égale finalement le meilleur résultat de sa carrière en catégorie reine, obtenu l’an dernier à Misano. Le pilote Avintia, qui était aussi à l’aise sur le sec pendant les essais libres, était très satisfait au moment de plier ses affaires pour rentrer à la maison. Et si Loris a signé son premier podium de sa carrière en Superbike à Brno, il a remporté sa première course dans ce championnat à Silverstone dans des conditions piégeuses. Cela tombe bien, c’est le prochain rendez-vous du championnat.
Valentin ROUSSEL
