MotoGP à Assen : Miller surnage, Rossi plonge

Dans des conditions climatiques chaotiques, Jack Miller a signé, sans doute, la plus belle victoire de sa carrière, à la surprise générale. Intouchable sur une piste très piégeuse, Miller a remporté la première victoire d’une équipe satellite depuis le succès de Toni Elias, à Estoril, en 2006. Au championnat, Marc Marquez réalise la bonne opération en profitant de l’abandon sur chute de Valentino Rossi et de la contre-performance de Jorge Lorenzo, seulement dixième.

Une victoire historique pour un pilote fantasque. À Assen, Jack Miller a signé un exploit retentissant ! (Photo Gold and Goose)

Jack Miller n’arrive pas y croire. L’Australien vient pourtant d’écrire une des plus belles pages de sa carrière. À seulement 21 ans, Jack a remporté son premier Grand Prix en catégorie reine au terme d’une course complètement folle. Sur une piste particulièrement humide après qu’une pluie diluvienne se soit abattue sur le circuit obligeant la direction de course à arrêter les débats pendant près d’une demi-heure, Jack Miller a surfé sur la meilleure vague.

Le Grand Prix MotoGP d’Assen : un hécatombe !

Alors que des adversaires plus expérimentés que lui partaient à la faute comme Dani Pedrosa, Andrea Dovizioso ou Valentino Rossi, Miller restait tranquillement dans le sillage de Marc Marquez, en deuxième position. Plus rapide, Jack a rapidement pris la décision de passer le leader du championnat. Creusant directement l’écart, le protégé de Aki Ajo n’a commis aucune erreur jusqu’au drapeau à damier pour s’emparer d’une victoire historique. Aucun pilote satellite ne s’était en effet imposé depuis dix ans et la victoire de Toni Elias à Estoril. « Je ne sais pas vraiment comme je me sens pour le moment, raconte Jack, la voix pleine d’émotion. Quand j’ai signé la saison dernière en MotoGP alors que je venais directement du Moto3, énormément de personnes pensaient que cela ne marcherait pas mais je ne suis pas un idiot. Je ne sais plus quoi dire, excusez-moi… Merci à Honda, tout de même. Ils ont toujours cru en moi. » Jack va pouvoir prendre le temps de profiter de ce moment si particulier et surtout de réaliser l’exploit qu’il vient de signer.

Un Australien vainqueur en MotoGP, nous n’avions plus vu cela depuis le succès de Casey Stoner à Phillip Island, en 2012. Désormais, quand nous parlerons des vainqueurs Australiens en catégorie reine, nous parlerons de Mick Doohan, de Gary McCoy, de Darryl Beattie, de Wayne Gardner, de Casey Stoner, bien sûr, mais aussi de Jack Miller. En ce dimanche 26 juin 2016, Jack Miller est entré dans l’histoire. Par la grande porte.

Marquez est resté sur ses roues, contrairement à Rossi. L’Espagnol prend le large au championnat. (Photo Gold and Goose)

Marquez reste à la surface

Si Jack Miller a le droit à toutes les attentions, Valentino Rossi est sorti par la petite porte de cette huitième épreuve de la saison. Pourtant à l’aise, l’Italien a mené pendant quelques tours cette course avant de chuter. Ce troisième résultat blanc de la saison pour le Docteur, après sa chute à Austin et son problème mécanique au Mugello, a dû mal à passer. Il sait en effet qu’il vient de laisser passer une chance importante de revenir à quelques points de Marc Marquez au championnat. Surtout que son coéquipier, Jorge Lorenzo, était en grande difficulté puisque, après avoir un temps pointé à la dix-neuvième place, le Majorquin n’a terminé qu’à la dixième place.

Dans ce chaos, c’est Marc Marquez qui a réalisé la bonne opération en prenant la deuxième place. Avec ce résultat, le pilote Honda Repsol possède vingt-quatre points d’avance sur Lorenzo et quarante-deux sur Rossi. « C’était vraiment une course où on pouvait perdre des points, confirme Marc. J’étais très calme tout en gardant un maximum de concentration. Je ne faisais même pas attention à la couleur des autres machines. J’ai simplement fait ma course. Lors du deuxième départ, j’ai vu que Valentino était à l’attaque et je ne pouvais pas le suivre. Quand j’ai vu qu’il était tombé, je me suis dit que, finalement, cette deuxième place, c’était comme une victoire. C’était des conditions très, très difficiles. Les vingt points que j’ai pris aujourd’hui pourraient s’avérer très importants pour le championnat. »

Valentino Rossi a perdu des points importants au championnat sur Marc Marquez et, dans une moindre mesure, sur Jorge Lorenzo. L’Italien compte prendre sa revanche dès le Sachsenring ! (Photo Gold and Goose)

Lorenzo se sauve de la noyade, Rossi plonge

Jorge Lorenzo et Valentino font grise mine. Les deux hommes de Lin Jarvis savent que ce rendez-vous d’Assen pourrait être un tournant dans la course au titre. Finalement dixième, Jorge Lorenzo a sauvé les meubles après avoir pointé à la dernière place pendant l’épreuve. « Lors du premier départ, je me suis retrouvé dix-neuvième et dernier, confirme Jorge. J’ai même pensé à rentrer au stand car les conditions étaient terribles. Je suis cependant resté en piste et la direction de course a décidé de sortir le drapeau rouge. Quand ils ont relancé la course, il y avait moins d’eau sur la piste. Dans les premiers tours, il y a eu beaucoup de chutes mais j’avais plus de confiance. Je termine finalement à la dixième place et ce sont des points importants pour le championnat, surtout si je pense à la première course. Le problème, c’est que Marquez a marqué les points de la deuxième place mais j’ai repris des points d’avance sur Rossi qui, lui, est parti à la faute. »

L’Italien est en effet tombé quelques tours après que le second départ ait été donné. « J’ai fait une erreur, reconnaît Valentino. C’est vraiment dommage car, sur cette piste, nous étions vraiment compétitifs, comme nous l’avions montré depuis le début du week-end. Cette erreur nous coûte des points importants pour le championnat car j’aurais pu prendre la deuxième place au général à Jorge. Aujourd’hui, nous avions une bonne chance de nous imposer mais j’ai jeté ces précieux points par la fenêtre. L’écart avec Marquez est désormais important mais nous allons continuer à travailler. » Jack Miller, lui, est loin de ces considérations. L’Australien préfère savourer sa victoire.

Valentin ROUSSEL