Après huit saisons et deux titres en Coupe du Monde Superstock, l’équipe Motors Events ne disputera pas la suite du championnat du monde d’endurance sur Suzuki. L’équipe dirigée par Marc Mothré s’alignera au départ des 24 Heures du Mans avec la nouvelle Honda CBR. Explications avec le patron.
On en parlait depuis déjà quelques semaines, c’est désormais officiel. Vous rejoignez les rangs Honda pour la suite de cette saison 2016 / 2017. Pourquoi ?
C’est tout d’abord un choix financier. Auparavant, nous disposions d’aides de la part de Suzuki. Pour cette année, on m’a dit qu’il n’y en aurait pas. Nous avons donc pris la décision de partir et comme cela faisait longtemps qu’un concessionnaire voulait qu’on roule avec Honda, nous avons saisi cette opportunité. De toute façon, nous repartions de zéro car c’était soit la nouvelle Suzuki, soit la nouvelle Honda. Nous avons réalisé un bon deal avec Honda. Ce n’est pas non plus inintéressant comme challenge car nous pouvons voir aujourd’hui que la machine du FCC marche très bien. La moto a évolué. Elle dispose d’un petit peu plus de puissance. Une quinzaine de chevaux en plus. Sur le papier, nous sommes en meilleure posture. Nous verrons si la moto est robuste, car c’est quand même de l’endurance, mais je pense que oui. Après, il ne faudra pas s’éparpiller.
Quel va être le soutien de Honda ?
Pour l’instant, nous allons être soutenu par Honda France. Cette année, nous sommes encore une équipe privée. Nous avons un contrat de trois ans avec Honda. L’année prochaine, nous verrons ce qu’il se passe au niveau de nos résultats pour voir si nous pouvons avoir encore un petit peu plus d’aide. Notamment de la part de la partie Europe de la marque. Mais, pour l’instant, nous restons à un petit niveau. Aujourd’hui, nous avons toujours le même budget qu’auparavant.
Le team Motors Events a disputé sa dernière course sur la GSX-R en septembre dernier, lors du Bol d’Or. (Photo FIM EWC)
Il y a donc de belles perspectives d’avenir avec Honda.
Si on a signé un contrat de trois ans, c’est que Honda croit en nous !
Vous étiez avec Suzuki depuis la création de votre équipe. C’est un pincement au cœur de quitter cette marque ?
Bien sûr. Mais à un moment, c’est une question de survie.
Hervé Moineau sera toujours le team-manager pour la suite de l’aventure ?
Tout d’abord, il est associé dans notre société. Il ne faut pas non plus oublier qu’il a été champion du monde sur une Honda. C’est aussi sa passion. Il a cela dans le sang. C’est quelque chose qui lui plaît vraiment. Quand il s’y met, il peut d’ailleurs être parfois très embêtant (rires). C’est un peu comme les anciens fumeurs.
Motors Events a terminé à la troisième place du championnat la saison dernière, derrière le SERT et le GMT 94. (Photo FIM EWC)
Quand sont prévus les premiers tests avec la nouvelle CBR ?
Nous attendons. Il va y avoir une réunion entre le concessionnaire et Honda prochainement pour définir la date de livraison. Cependant, il faut savoir que la moto arrive par avion afin de gagner du temps. Nous espérons réaliser les premiers essais fin janvier.
Après une saison 2016 aboutie, est-ce qu’on peut dire que le team Motors Events monte encore en puissance pour la suite de cette saison ?
On va partir de zéro avec la moto. L’année dernière, Alex Cudlin manquait un tout petit peu de vitesse. Là, nous avons recruté Matthieu Lagrive et si on regarde les chronos, il était un poil plus vite que Gregg Black. Nous avons donc deux pointures. Et puis il y a aussi Gregory Fastré qui est un très bon pilote .
Grégory Leblanc chez Motors Events ? « Nous discutons », dit Marc Mothré. (Photo FIM EWC)
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Grégory Leblanc est désormais sans guidon. Est-ce qu’un pilote de son calibre, qui a notamment remporté à plusieurs reprises les 24H du Mans, peut être une option pour votre équipe ?
Nous discutons avec lui. Le problème va se situer au niveau du budget. Nous sommes une équipe privée. Nous n’avons pas les millions d’euros que peuvent avoir les autres formations. Quelqu’un comme Grégory Leblanc n’est pas intouchable financièrement. Son manager nous a appelé. Nous lui avons dit que nous étions intéressés car c’est vrai qu’avoir Matthieu Lagrive, Gregg Black, Grégory Leblanc ainsi que Grégory Fastré en quatrième pilote, c’est l’assurance d’avoir un des meilleurs équipages du paddock. Nous sommes en pleine discussion à l’heure actuelle.
Valentin Roussel
