Dunlop : une dynastie, quatre héros

Chez les Dunlop, on vit la course entre frère, entre les arbres et les trottoirs, lancé à plus de 250 km/h. À cette vitesse, la route n’est plus qu’un sentier étroit duquel il ne faut pas s’écarter du moindre mètre, sous peine de tomber sans jamais pouvoir remonter. Depuis la mort de son oncle, de son père et de son frère, Michael Dunlop se retrouve seul. Le regard au-dessus du précipice, jamais à moins de 200 km/h.

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dunlop

La famille DUNLOP est faite de sang et d’essence…

Joey Dunlop – l’oncle, la légende

Joey Dunlop est la légende du Tourist Trophy. Recordman absolu du nombre de victoire, il totalise 26 succès sur l’île de Man. Il a signé son dernier à l’âge de 48 ans, un an avant sa mort. Une statue modelée à son effigie, orne la montagne de l’île de Man et veille sur ceux qui roulent sur ses traces. Il a commencé la course sur route avec ses deux meilleurs amis, Frank Kennedy et Mervyn Robinson. Tout deux ont laissé leur vie dans les années 70′, sur un trottoir de la Nort West 200. Homme introverti, pilote et mécanicien de génie, davantage soucieux de sa carburation que de sa présentation, Joey Dunlop s’est rapidement mis le public dans la poche. Il était concerné et surtout investi dans de nombreuses causes humanitaires. Plus de 50 000 personnes ont assisté à son enterrement.

Famille Dunlop

Il est décédé en course, en Estonie en l’an 2000. Il avait 49 ans. ©joey-website

 


 Robert Dunlop – le père, le tenace

Famille Dunlop

Il est décédé au cours des essais de la North West 200 en 2008. Il avait 47 ans. ©moto-station

Robert est le petit frère de Joey, ainsi que le père de William et de Michael Dunlop. Il a remporté 5 fois le Tourist Trophy, et il est monté 14 fois sur le podium de l’île de Man. Plus extraverti et amoureux des projecteurs que son aîné, il a été contraint à ses débuts de vivre dans l’ombre de son grand frère. Mais il a fini par briller à son tour, en s’imposant comme un des favoris du championnat irlandais. Une grosse chute en 1994, causée par l’arrachement de sa roue arrière au Tourist Trophy, a changé le cours de sa carrière. Meurtri à la main droite et, de fait, exclu deux ans de la compétition, il a dû se restreindre aux courses de petites cylindrées. Robert était un vrai dur à cuir, malgré ses nombreuses blessures, il a continué de courir, et surtout de gagner. On se souvient du jour où, depuis l’estrade de sa remise de trophée, il a jeté dans la foule la canne avec laquelle il était monté.

 


William Dunlop – le neveu, le compétiteur

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Il est décédé en course, aux Skerries 100, à Dublin, le 7 juillet 2018. Il avait 32 ans. ©iomtt

Digne descendant de sa lignée, William a tout autant hérité du nom, que du don. C’était un talent pur, naturel. Et chez les Dunlop, on apprend souvent à faire ses lacets, le pied appuyé sur une marche de podium, de préférence celui du Tourist Trophy. Sur l’île de Man, la préférée de William c’était la troisième, sur laquelle il s’est retrouvé 3 fois en catégorie Supersport, et une fois en catégorie petite cylindrée. Il s’est maintes fois battu pour la victoire. William cumulait 108 victoires en Irish National Road Race. Comme ses aïeux, il s’est lui aussi imposé à la Nort West 200, quatre fois, et a surtout retenu la leçon que son père lui avait appris : « il n’y a qu’une place de vainqueur et le second est le premier perdant ».

 


Michael Dunlop – l’héritier, la terreur

Michael est probablement le guerrier le plus brave du clan Dunlop. C’est un taureau, qui fonce tête baissée le nez dans la bulle et le mors entre les dents. D’ailleurs on ne s’y trompe pas, puisque le logo du team qu’il a fondé et avec lequel il a déjà gagné, arbore un bœuf musculeux et généreusement corné. Avec ses 18 succès au Tourist Trophy, il est le troisième homme le plus titré sur l’île de Man, derrière son oncle Joey et John McGuinness. Il est à l’origine de l’instant le plus émouvant du sport moto, et peut-être même du sport en générale. En 2008, alors qu’il participait avec son père aux essais de la North West 200, il le voit mourir sous ses roues après une chute violente. Deux jours plus tard, bien que la direction de course lui ait interdit de prendre le départ, il s’impose et gagne devant le redoutable McGuinness. Il venait de répondre au vœux que son papa lui avait formulé quelques jours auparavant : « Que ce soit moi, William ou toi je veux qu’il ait un Dunlop devant ». L’année suivante, Michael gagne son premier Tourist Trophy alors âgé de 20 ans. La légende est lancée, ou plutôt, perpétuée.

 

dunlop

La famille Dunlop partage tout : la passion, le talent, le succès, la vitesse, même la déco de casque..



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9 commentaires sur cet article
  1. C’est pas des Lorenzo ces mecs là… clair !!!
    Respect !!!

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  2. Ok il y a la passion . Mais c’est trop con de mourir si jeune . RIB

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  3. Way of life… Respect.

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  4. Bernard bruno

    Mais malheureusement il sont mort de leur passion et on fait rêvé des milliers de gens respect à eux on

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  5. the13duke

    Crazy, too much, full respect.
    Thanks, Dunlop(s) !
    Respect

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  6. La passion d’un sport tel le tourist throphy met en évidence les qualités d’un pilote. Cela ne lui évite évidemment pas l’erreur fatale ! Concien des risques encourus…le TT dresse sur un pied d’estal le vainqueur de l’épreuve. Merci à vous tous… concurrents et respect les plus intimes d’avoir osé prendre le départ ! La moto sans la passion ne serait rien. Et la vie sans la mort n’aurai pas la même valeur ! Bien sûr elle survient parfois trop rapidement ! À mes AMIS partie bien trop vite ! Merci à vous d’avoir fait partie de ma vie et merci à vous fidéles gladiateurs du TT. Fastwill.

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  7. Des légendes à jamais gravées dans nos cœurs de petits motards, ces hommes la ces héros de l’asphalte mérite la reconnaissance éternelle. Merci.

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  8. […] -Lorsque la route est une addiction source d’adrénaline, de frisson, de passion : ce documentaire retrace le parcours des frères Dunlop, « Road » (2014). J’ajoute un lien sur la dynastie Dunlop. […]

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  9. Elcarbof77

    J’ai bu des bières à Ballymoney avec Joey Dunlop en 1985 ! Un type aussi sympa que son mécano de l’époque… J’étais tombé en panne de moto par là et c’est lui qui me l’avait prise en réparation.

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