Essai BMW HP4 Race 2017 : Light is right !

Pour les amateurs de sportive, la BMW HP4 Race est LA moto l’année 2017 ! Réservée à un usage sur circuit pour 750 pilotes fortunés, elle entre d’ores et déjà, et par la grande porte, dans le cercle très fermé des machines d’exception.

Essai BMW HP4 Race 2017 wheeling

La bête et tellement en confiance qu’on s’autorise vite quelques fantaisies.

Prendre le guidon d’une moto de 215 ch pour 171 kg avec les pleins, produite à seulement 750 exemplaires dans le monde et affichée à 80 000 € est un moment particulier. Où se mêlent crainte, excitation, prudence… et crainte encore. Car l’erreur est proscrite ! C’est pourtant bien ce qui m’arrive lorsque je m’installe sur la dernière BMW HP4 Race dans les stands du circuit d’Estoril (Portugal). Après une première session au guidon d’une S 1000 RR, je me lance.

Essai BMW HP4 Race 2017 3/4 av droite

Le train avant de cette BMW ultime offre un feeling extraordinaire.

Rigidité extraordinaire

A bord de la HP4, on dispose de plus de place pour se mouvoir. Malgré ce surcroît d’aisance permis par un réservoir et une selle retravaillés, la tension reste de mise lorsque je démarre le 4-cylindres en ligne. J’effectue donc mes premiers tours sur le mode « INT » (intermédiaire). D’entrée de jeu, c’est la rigidité générale qui impressionne. Ce qui ne veut absolument pas dire que c’est un bout de bois ! Très bosselé, le circuit d’Estoril n’est pas tendre avec les suspensions, or, les éléments Ohlins filtrent les déformations du bitume avec une finesse hallucinante.

Extrême et douce à la fois

Ensuite, c’est la vivacité avec laquelle la HP4 s’inscrit en courbe. Du délire. Puis il y a la douceur des commandes et du moteur qui étonnent. Hormis le bruit fabuleux qui émane de la ligne Akrapovic en titane, la HP4 Race se fait presque discrète. Même la sélection de boîte est un modèle de douceur et de rapidité. Et puis il y a cet antipatinage DTC spécifique, dont l’intervention est imperceptible au guidon.

Essai BMW HP4 Race 2017 plein face

On distingue tout juste les traits de la S 1000 RR de face.

Une protection correcte

Pour la deuxième session, je pars sur le mode « DRY1 », plus agressif, en baissant un peu l’antipatinage. Plus confiant à son guidon, j’augmente très nettement le rythme. Le feeling est tout simplement exceptionnel, la précision du train avant hallucinante, la puissance et le dosage du freinage délirants, la gestion des transferts de masses irréprochable, la vivacité à la mise sur l’angle à couper le souffle, la stabilité impériale en courbe comme au freinage, l’efficacité de l’électronique, la rapidité de la boîte de vitesses… on tutoie des sommets de performance au guidon de cette véritable moto de course. Même la bulle offre une protection correcte !

L’envie d’attaquer

Pour mes derniers tours, je m’élance en mode « DRY2 », le plus performant. Néanmoins, la HP4 Race demeure ultra-exploitable dans toutes les phases de pilotage. Plus j’attaque, plus ses limites semblent se repousser. La confiance au guidon est incroyable. Je ne me pose plus aucune question. Seulement l’envie d’attaquer, encore et encore. Rarement j’ai repris les gaz ou ouvert à fond aussi tôt sur l’angle. L’antipatinage laissant glisser légèrement le pneu arrière, pour très vite lâcher tous les chevaux, mais qui arrivent d’une manière toujours très progressive, presque linéaire, pour plus de facilité. Sans oublier la connexion ultra-instinctive et naturelle entre la poignée de gaz et la roue arrière.

Essai BMW HP4 Race 2017 tableau de bord

Le tableau de bord et les commodos sont simplifiés.

Machine d’exception

Rarement j’ai freiné aussi tard avec autant de sérénité. Même en bout de ligne droite à presque 300 km/h, je plante les freins avec seulement deux doigts, tant le système Brembo offre une puissance délirante. Pourtant la moto ne bouge pas ou presque, là où la S 1000 RR balaye allègrement la piste. En fait, rarement j’ai pris autant de plaisir à attaquer, ou eu la chance d’essayer une machine aussi efficace. La BMW HP4 Race est un prolongement de son pilote, et ira aussi vite que le talent de ce dernier le permet. J’en connais 750 qui vont se régaler…

Thomas Cortesi

Points positifs
  • La partie cycle de course
  • Le caractère expoitable
  • Le freinage dément
  • L'électronique ultra-efficace
  • La boîte de vitesses fabuleuse
Points négatifs
  • Ne pouvoir l'envisager qu'en rêve


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