Nos 8 Heures de Suzuka, acte III : Zorro est arrivé

Zorro…Vendredi 23 juillet, nous sommes enfin passés sous les Fourches Caudines des séances qualif

‘. Ce qui n’est pas une mince affaire quand on n’a effectué qu’une vingtaine de tours de ce circuit très spécifique et compliqué à apprendre. Autre paramètre en notre défaveur, le niveau hyper élevé, incomparable aux autres épreuves du championnat du monde d’endurance. Sachez enfin que les organisateurs des 8 Heures de Suzuka (Haichi Taï en japonais) imposent quelques spécificités. Outre un règlement technique quelque peu modifié pour permettre à de véritables machines de Superbike mondial de s’engager (Honda CBR 1000 RR FCC, Suzuki GSX-R 1000 Yoshimura…), la qualification se fait sur le meilleur temps absolu du pilote le plus rapide, et non sur la moyenne des trois pilotes comme aux 24 Heures du Mans et au Bol d’Or. Enfin, les teams sont limités à quatre trains de pneus pour les six séances de qualification (deux par pilote). Donc…

Nous avons « stratégifié ». Facile pour nous, Zorro (le renard, en espagnol) fait partie de l’équipe. Enfin Telcou, quoi, notre Stéphane Coutelle, ex pilote pro et réputé pour sa malice et quelques fourberies parfois bien utiles. Zorro a donc calculé qu’il nous fallait n’user qu’un train de pneus pour nos trois séances qualificatives du matin (et puisqu’il est premier pilote, il est donc parti en pneus neufs) pour lui permettre de passer un train de pneus qualif’ (gomme très tendre, utilisable sur trois tours seulement) lors de sa seconde séance. Magali et moi partirions alors avec un train de pneus neufs « classiques ».
Excellente stratégie, Zorro a réussi un joli 2’17″9 qui nous porte à la 44ème position. J’ai pour ma part péniblement craché un 2’19″6 (j’ai toujours été nul en qualif’) et Magali a sorti son meilleur temps en 2’24″7. Ces temps paraissent toutefois bien médiocres par rapport au 2’08″0 de Jonathan Rea sur la Honda FCC, mais le circuit de Suzuka et son épreuve d’endurance restent très particuliers, incomparables.

Kenny Foray, pilote de la Yamaha GMT 94, le remarque d’ailleurs : « Ici, même nous prenons cher par rapport aux Honda quasi officielles ou à la Suz’ Yoshimura. Tu as vu la CBR FCC ? Rien à voir avec une machine d’endurance, d’ailleurs une seule chute et la moto est ruinée. Elle est pensée comme une machine de Superbike, pas comme une moto capable de chuter et de repartir. La boucle arrière est super fine, par exemple ». Dur pour ces pilotes habitués à occuper les places de tête en championnat du monde d’endurance. Mais avec Rea, Itoh, Takahashi (pilote en Moto2), Kagayama, Kiyonari et j’en passe, pas de quoi rougir d’une douzième place qu’a réussi à arracher le GMT malgré deux joints de culasse qui n’ont pas supporté la chaleur.

Quoi qu’il en soit, nous sommes ravis d’avoir franchi les qualifs… et redoutons maintenant la course. 50° au soleil, une piste chauffée à 67°, il est impératif de boire beaucoup (d’eau…), de changer le pneu arrière à chaque relais et de surveiller la température moteur. Demain, un peu de répit pour nous, le samedi est consacré à la Superpole. Zorro a oeuvré habilement pour ne pas y figurer, histoire de préserver ses forces.