MotoGP : le calendrier des essais hivernaux

Plus que quatre GP à disputer, et le paddock commence déjà à regarder vers la saison 2017. Et plus précisément les très importants essais hivernaux. Petite présentation.

Le transfert que tout le monde attend en 2017 : Lorenzo chez Ducati. Dessin (sans ailettes !) courtesy of notre légendaire Benoit Moreau. Qui va râler car son œuvre date de 2015.

Le calendrier des essais hivernaux vient d’être publié par la Dorna. Il se découpe comme suit :
MotoGP

1. Valence, Espagne : 15 & 16 novembre
2. Sepang, Malaisie : 30 janvier-1er février.
3. Phillip Island, Australie : du 15 au 17 février.
4. Losail, Qatar : du 10 au 12 mars.

Moto2/Moto3
1. Jerez, Espagne : 9 et 10 mars.
2. Losail, Qatar : du 17 au 19 mars.

Mine de rien, c’est dans à peine plus d’un mois que la saison 2017 effectue son coup d’envoi. Car les tests de Valence sont cruciaux pour donner une direction de développement aux protos, même sur le tourniquet espagnol. En effet, depuis Brno et Misano en août, les pilotes officiels n’ont pas fait d’essais. Et leur faculté à utiliser le matériel à 100 % est supérieur à celle des pilotes de développement… Casey Stoner excepté. Car le pilote australien a bossé à plusieurs reprises cette année pour faire avancer la Ducati 2016… et peut-être développer la version 2017 lors de son dernier roulage à Spielberg fin juillet. Celle qui sera la pièce maîtresse de l’échiquier l’an prochain, car elle s’apprête à accueillir un Jorge Lorenzo avide de revanche dès le mardi 15 novembre. C’est le plus gros transfert de l’année, et l’attraction N°1 de cette intersaison. Car Jorge veut prouver qu’il peut faire gagner une Ducati en descendant d’une Yamaha. Soit le seul défi que son meilleur ennemi Valentino Rossi n’est pas parvenu à relever. Outre Stoner, le très rapide et fiable Michele Pirro bosse sur l’élaboration de cette Desmosedici 2017. A Aragon, Moto Journal lui a demandé « si le concours additionnel de Stoner pouvait contribuer à développer plus vite la Ducati 2017? » Réponse de l’Italien : « avec Stoner, la seule chose qui semble logique, ce sont ses chronos. Il a une façon vraiment particulière de faire tourner la moto et d’accélérer. Ainsi que des trajectoires assez spéciales.» Pas sûr que Jorge puisse avoir besoin des même choses, même si Casey et Jorge sont potes dans la vie. Le facteur déterminant pour Lorenzo, c’est que Luigi Dall Igna, le boss de Ducati Corse, connaît par coeur le Majorquin, et qu’il a déjà dû adapter certaines caractéristiques de la machine au style tout en vitesse de passage de l’Espagnol. Nous verrons.

Selon notre confrère MotoMatters, les 15 et 16 novmbre seront la seule occasion pour Lorenzo de se familiariser avec la Ducati, car Yamaha a mis son véto pour tout autre test avant le 31 décembre. Une Ducati dépourvue d’ailettes, règlementation oblige, ce qui devrait sérieusement compromettre son efficacité à l’accélération. Car d’après Andrea Dovizioso interrogé à Aragon par MJ : « les ailerons, c’est 30 % d’efficacité en plus à l’accèle. » Ce qu’atteste les mesures de vitesse de pointe qu’on trouve sur MotoGP.com, Ducati étant systématiquement en haut des relevés en top speed. Toujours selon MotoMatters, Yamaha, qui avait jusqu’ici axé le développement de sa M1 sur les caractéristiques de pilotage de son leader Lorenzo, se prépare a essayer un nouveau châssis qui permettra à Rossi et Viñales de freiner plus tard en courbe, sans trop perdre en vitesse de passage. Ce nouveau châssis ne sera pas présent à Valence, mais selon la chaîne italienne Sky, à Sepang lors d’un test privé les 23 et 24 novembre prochains.

C’est le second événement des essais de Valence. Le passage de Maverick Viñales chez Yam. Comment va se passer la cohabitation avec Valentino Rossi ? Si l’on en juge par la réaction limite désabusée de Vale en conférence de presse à l’annonce de la nouvelle au Mugello « Eh oui, encore une fois, un co-équipier rapide… » Selon MJ, l’ambiance sera bonne tant que l’élève ne dépassera pas le maître. Maverick est fort, cela ne fait aucun doute, sa victoire à Silverstone en atteste. Mais son style de pilotage assez agressif fait de forts transferts de masse ne s’adaptera peut-être pas immédiatement à la M1.

Selon MJ toutefois, Maverick s’annonce comme un candidat au titre mondial dès 2017 dans la mesure où il trouve ses marques sur la Yam. Ce qui, avec Ramon Forcada et Wilco Zeelenberg pour le guider dans les box comme en bord de piste, et des pneus Michelin qu’il affectionne, paraît très probable. Surtout que Yam préparerait également un nouveau moteur plus puissant afin de réduire le déficit en vitesse de pointe sur les Ducati.

Troisième changement qui découle des deux précédents : la venue de Iannone chez Suzuki. Selon son manager Carlo Pernat, Andrea va faire un malheur sur une moto encore plus agile que la Ducati. Selon MJ, il faut voir où en sera la condition physique de Iannone après sa vertèbre fracturée à Misano. Et la façon dont Andrea va parvenir à compenser une puissance moteur inférieure. Mais si l’on se souvient de sa vitesse de passage surnaturelle en 125 comme en Moto2, Iannone devrait lui aussi être rapide d’entrée. On regardera avec attention les performances d’Aleix Espargaro sur une Aprilia qui semble sur la bonne voie (top ten pour Bradl à Aragon), ainsi que le retour de Bautista sur une Ducati GP16 chez Aspar.

Enfin, Loris Baz étrennera lui une GP15 plus performante et compacte que sa GP 14.2 chez Avintia. Pas d’inquiétude sur l’habitabilité de l’engin : il est monté sur celle de Redding lors de la world Ducati week, et parvient à y caser sa grande carcasse.

Rien qu’en MotoGP, ces essais hivernaux s’annoncent donc passionnant. Mais que cela ne vous empêche pas de regarder le GP du Japon le 16 octobre à Motegi. Il devrait y avoir du grabuge entre Lorenzo et Marquez en tête de course…