Le team Tech 3 à sa place en MotoGP ?

A l’heure qu’il est, l’intégralité du paddock MotoGP est déjà confortablement installé sur le circuit de Jerez en Espagne et n’attend plus qu’une seule chose : pouvoir en découdre vendredi matin, dès les essais libres, pour montrer sur une piste référence que le résultat obtenu au Qatar, de nuit, n’était pas le fruit du hasard!

Le Blog MJ s’est lui posé la question de savoir si le team français Tech3, allait être à même de renouveler les prouesses réalisées au Qatar: Toseland et Edwards s’étant classés 2è et 3è des essais, une seconde devant Rossi, tandis qu?en course, ils ont terminé 6è et 7è aux trousses du même Rossi.

Nous nous sommes également demandés si les propos incendiaires tenus l’an passé par Jeremy Burgess, chef mécanicien de Rossi, étaient justifiés ou non? L?Australien avait en effet déclaré que l?équipe française n?était pas à sa place en MotoGP, et changeait de mécaniciens comme de chemises! Réponse à cette question, en compagnie d’Hervé Poncharal (photo de droite ci-dessous), manager du team Tech3, qui semble vouloir dire que la vie d’un team de MotoGP est loin d’être celle d’un long fleuve tranquille. Ce que Jeremy Burgess (photo de gauche) est également et sans doute, en train de découvrir.

 

MJ : vous sortez du rôle de loser ?

Hervé Poncharal : ?on n?a jamais été dans un rôle de loser. Nous avons été amené à travailler avec Dunlop, un manufacturier de pneumatiques qui développait des pneus dans l?idée de devenir un acteur majeur dans le MotoGP. C’est vrai que côté résultats, on était toujours fond de grille. En revanche, ça nous a rendu très performant dans le département gestion des pneus puisque nous n’avons fait que ça pendant deux ans. Un facteur clé quand on sait qu’aujourd’hui, le pneumatique est, en MotoGP, l?élément le plus important dans le résultat. Encore plus important que le pilote ou la machine elle-même. On peut toujours gommer un handicap de machine avec de bons pneus. Mais si on n?a pas les bons pneus, c?est même pas la peine de se battre. « 

MJ: les propos de Burgess t?inspirent quoi aujourd?hui ?

Hervé Poncharal : « J?aime pas les polémiques. Je préfère les gens qui restent concentrés sur leur travail. Nous avons une équipe stable avec des gens qui sont là depuis plus de 20 ans. Quand on a les meilleurs pilotes comme Rossi ou Doohan, les meilleures machines, les meilleurs partenaires techniques, c?est toujours plus facile de parler. Dans la vie, il faut faire preuve d’humilité et rester à sa place. C’est également ce qui fait qui fait les qualités de notre nouveau pilote, James Toseland. Tout champion du Monde Superbike qu’il est, il est dans un état d’esprit d’apprentissage et d’humilité. Et les résultats sont là. »

MJ: Vous n’avez jamais eu envie de jeter l’éponge durant ces années difficiles?

Hervé Poncharal : « C’est vrai que courant 2007, je me suis demandé où nous allions? Y avait-il un intérêt de faire de la course, juste pour être présent. J?espère qu?on refera des coups comme celui qu?on vient faire là au Qatar il y a une semaine et demi. C?est ça qui te permet de supporter des conditions de travail plutôt difficiles et des résultats parfois pas toujours à la hauteur de tes attentes. Quand on se fait un peu vilipender par des gens qui n?ont pas la moindre idée de ce qui se passe chez nous, ça atteint un peu le moral. D?autant que moins les résultats sont là dans une équipe, plus elle travaille. Nos mécaniciens sont aussi ceux qui construisent l?hospitalité, conduisent le camion, construisent les caisses de transport pendant l?hiver. Alors que les mécanos des usines officielles travaillent pendant les courses et restent chez eux l?hiver. »

 

MJ: 2008, année de la renaissance ?

Hervé Poncharal : Quand on s?est retrouvé sur la première ligne avec Toseland et Edwards et que pour une fois, il n’y avait personne devant, là, on s?est pincé et ça nous a encore plus fait plaisir que si on avait l?habitude de ce genre de résultats. C?est ce que je dis toujours aux équipes qui travaillent avec Rossi et Stoner : « Vous ne vous rendez pas compte de votre bonheur. »

Le parcours du team Tech3 en « tops » et « flops »

1990: les débuts.

Tech 3 fait courir Dominique Sarron sur des Honda avec quelques jolis résultats.
1993: un package en or qui vire au cauchemar. Tech 3 est LE team officiel Suzuki en 250 avec John Kocinsky, un véritable génie… qui se fait virer à mi-saison pour avoir péter les plombs au GP des Pays-Bas en cassant son moteur dans le tour d’honneur, de rage de s’être fait taxer.
– 1994: Tech 3 touche le fond. Le team est au bord du gouffre, il ne leur reste que des Honda RS kit pour disputer le Mondial 250 et quasiment aucun sponsor. Chez Tech 3, on pense même d?arrêter la course et démarrer une activité de réfection de moteurs de bateaux dans le Var. La course coûte trop chère assure Tech 3 qui illustre ses propos avec une RS kit dénudée face à un « magna » du GP et sa moto d’usine.

1995: retour aux affaires. La réussite revient avec Ruggia sur une Honda NSR d?usine épaulé par un certain Olivier Jacque

2000, le top : sur des Yamaha d?usine, Olivier Jacque remporte le titre mondial 250 devant son coéquipier Shinya Nakano. C’est enfin la consécration pour Tech 3.
2006/2007, la pugnacité : Tech3 signe avec Dunlop comme sponsor majeur qui souhaite revenir au niveau en MotoGP.

2008 : ? Avec une Yamaha qui devrait hériter du nouveau moteur très prochainement pour combler son écart en vitesse de pointe, le jeune Toseland, Edwards « le vieux briscard » et des pneus Michelin, tous les rêves sont permis.



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3 commentaires sur cet article
  1. sprint rs

    Hervé Poncharal fait preuve d’intelligence et d’humilité. Comme quoi il faut perseverer. Tech 3 mérite de rentrer dans le Top 5 et faire la nique à la médisance de Burgess.Il faut que les Teams satellites soient proches des teams d’usines avec le mêmes évolutions techniques, cela permettrait à certains de garder la tête froide. Bon courage à TECH 3.
    nicolas

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  2. faut a tout prix de tech3 engage quelqu’un pour la déco des carénages… parceque là ça le fait pas !!!

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  3. DoctorPhil46

    Tech3 a toute sa place … et p’tet même que YAM usine prendrait la déculottée si l’écurie bénéficiait des mêmes développements … j’suis hyper content TOSELAND ait intégré le team … j’pense qu’il est un des tous meilleurs (après Vale bien sûr) …. il faut que les ingénieurs de YAM se reveillent et se bottent le c… et après on pourra p’tet voir un p’tit coq mettre ses fesses sur une moto (presque) française …

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