Edito : Mauvais goût

A lire dans Moto Journal n° 1972 du 6 octobre 2011

Quand Johann Zarco fera visiter sa salle des trophées à ses amis dans quelques années, celui qu’il vient de remporter à Motegi aura une place toute particulière, tant sa première victoire en Grand Prix a été longue à se dessiner. Pour autant, il aura du mal à convaincre qu’il l’a remporté au Japon, vu que le trophée est coiffé du mot España, ce qui est au passage un clin d’œil à tous les revers qu’a connus Johann avec les pilotes ibériques. Sûr qu’avec les panneaux publicitaires « Visit Spain » omniprésents, les téléspectateurs ont cru à une énième course au pays des champions du sport.

Mais la confusion des genres n’effraie pas les sponsors, comme quand un pilote Red Bull exhibe sa cannette sur le podium du Monster Energy Grand Prix de France. Et les boissons énergétiques – ou énergisantes, ou énervantes, je ne sais jamais – n’aiment rien tant que s’approprier des événements.

« Et bon DD », concluait un internaute dans un message d’encouragement envoyé à notre Laurent Cochet engagé au Moto Tour. Tout à mon égocentrisme, j’ai d’abord cru que l’individu mentionnait mes initiales et j’allais rectifier pour dire que si Lolo et Matthieu participaient bien au Moto Tour, toute la rédac n’y participait pas pour autant, quand je me suis ravisé en comprenant que DD signifiait Dark Dog…

Le phénomène ne date pourtant pas d’hier et pas un sport n’y échappe. Le trophée Lalique en patinage, l’Open Gaz de France Suez (n’en jetez plus) en tennis, la transat Jacques Vabre, j’en passe et des meilleures… Nul doute que la bataille fait rage entre IBM, Perrier, Peugeot et BNP pour accoler leur marque au prestigieux nom Roland Garros…

Ainsi va le sport, mais pour en revenir aux panneaux « Visit Spain » disséminés tout autour d’un circuit nippon sur lequel les pilotes ne voulaient pas se rendre pour causes de radioactivité, leur omniprésence donnaient pour le coup un goût amer (sans parler de boisson énerg…) au sponsoring. Comme s’ils soulignaient que le Japon ne se visite plus…

 



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8 commentaires sur cet article
  1. le sponsoring tabac tabac altadis philips morris ) a assuré les beaux jours des teams. certains team étant connus sous le nom du sponsor. Rappelez vous la pernod,la elf , la m1 gauloise de Rossi,
    aujourd’hui les boissons énergétiques sont en force (un gout de beurk)
    c’est essentiel pour financer un sport de riches (dixit Pons)couteux
    bon viva espagna au japon et pourquoi pas ossa et bultaco.
    alors si en plus une ducati avait gagné avec un pilote italien (je rève boum!!)
    il aurrait fallu faire hara kiri
    au plaisir de vous lire

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  2. alphapha du 86

    D’accord avec toi DDR2D2 🙂 complétement nul le trophé « made in Spain » et pourquoi pas un Grand Prix de France sponsorisé par Munich, avec de la bière à volontée ? ha c’est déjà le cas …. 😉

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  3. EngineWay

    Je m’étais fait exactement la même réflexion en regardant Zarco soulever son trophée …
    Je trouvais déjà d’assez mauvais goût les grands encarts « Visit Spain » sur les circuits étrangers, mais là, même sur la coupe, ça devient vraiment ridicule.
    Où s’arrêteront-ils ? A quand les podiums sabrés au Red Bull plutôt qu’au champagne ?
    A moins que la prochaine étape ne soit des videurs à l’entrée des circuits, qui ne donnent accès aux tribunes qu’à ceux portant un tee-shirt au couleurs du sponsor de l’évènement …

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  4. paullepoulpe

    Et alors c’est quoi le problème? Le sponsoring est obligatoire dans les sports mécaniques. A moins d’avoir un père fortuné!!! Fini les canadiennes et les remorques, on est passé à plus grand depuis le milieu des années 80. Je suis né en 1972 ( c’est pour ça que j interviens, c’est le 1972 ieme MJ), j’ai suivi mon frère de 1977 à 1984 en championnat 125 (course de cote puis piste). Sa dernière course était en championnat d’Europe au Mans, et je vous assure que le motor home de Chili n’avait rien à voir avec la caravane familiale. Les sponsors sont un mal nécessaire, après chacun fait avec sa conscience. Faire la promo d’un produit permet de pratiquer sa passion; où est le mal? Les boissons énergétiques font la pluie et le beau temps dans les sports méca, avant c’était les clops, un jour ce sera une marque de voiture sur une moto … à non c’est déjà fait. Vous êtes les premiers à dire qu’aucun sponsor français ne suit un de nos pilotes mais je serais curieux de connaitre votre réaction si Dassault venait à offrir un guidon à Cluzel.
    A vous lire mais sans rancune.

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  5. Jeronimoooo

    J’ai cru faire de l’anti-Hispanie primaire en me demandant ce que ces panneaux « Visit Spain » foutaient là, me voilà rassuré: ça n’a pas choqué que moi.

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  6. Bel édito !

    Ce qui importe en ce qui me concerne, ce ne sont pas les sponsors, mais la course, les hommes, l’esprit. Pour Johann, ce qui m’inquiète ce n’est pas les « visit Spain », mais certaines décisions « sportives » contestables, dont un Simoncelli a aussi soufert (en France).

    Et dernièrement, c’est l’attitude des pilotes qui fuyaient le Japon comme la peste, et le clamait haut et fort, au lieu d’en faire un choix personnel. C’est peut-être la non interruption de la course moto2, il y a un an, quand Tomisawa est décédé, me rappelant les sombres heures de la F1 qui ont suivis la mort d’un certain Senna et d’un certain Ratzenberger (la F1 qui depuis est devenue puante à souhait).

    Bref, le sponsor, je le remercie de nous offrir ce spectacle. Reste au spectateur que nous sommes et aux animateurs du championnat à faire en sorte que la sportivité et l’humain ne quitte pas le paddock. Je vais éviter de tomber dans l’éternel « c’était mieux avant », pour me concentrer sur le « faisons en sorte que ce soit encore mieux demain ».

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  7. Je suis d’accord de dire que tous ces noms accolés à des évènements connus de longue date sour leur « véritable identité » commencent à vraiment faire « cul-cul », c’est chiant au possible de non seulement les mémoriser sans erreur, mais plus encore de les prononcer !!

    Je ne dis pas que les sponsors doivent donner dans la discrétion, surtout qu’ils sont indispensables désormais à la tenue d’évènements importants, et à la survie des teams, mais tout de même, cela ne leur suffit-il vraiment pas d’être visibles dans tous les sens, et cas échéant, d’être cités de façon quantifiable et mesurable ?

    Est-il vraiment nécessaire de rebaptiser les évènements ??? bien-sûr que non !!

    Et promouvoir un circuit… au milieu d’un autre, ou d’un pays.. c’est quand même grossier et dénué de sens ! On vit vraiment dans un monde de cons, où désormais ne semblent décider que tous ces pseudos « dieux » du marketing et de la communication, quand ce ne sont pas les banquiers sans foi ni loi comme chacun le sait…

    ‘fin bref… ça va mieux en le disant !!!!!
    .-)

    Tout ceci est un peu pathétique !!!

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  8. Ah, moi mes amis ont entre 25 et 30 et s’ils me parlent de ce que tu dis, en le de9plorant, ils me mretonnt qu’il existe des gens de hautes valeurs, mfbrs et non mate9rialistes c’est sfbr, dans une classe de 50 personnes, tu en auras 2 dans le lot, mais e7a a toujours e9te9 comme e7a, juste qu’avant, les 48 autres e9taient artisans, paysans, marins, soldats et non e9tudiants puis cadres Ils font leur chemin, certains muriront, d’autres deviendront des beaufs Mais si dans une population de 1 millions de personnes, il y a 10 grands intellectuels, les bonnes ge9ne9rations, moitie9 moins les mauvaises, ce serai bien! Ce qui compte, c’est que l’on puisse eatre brillant sans eatre trop frustre9 dans ce syste8me scolaire mais, les e9lites taefwanaises m’inquie8tent

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