Edito : Lésions d’honneur

Lu dans Moto Journal n°1911 du 24 juin 2010

Trop facile d?écrire un billet d?humeur cette semaine en établissant un parallèle entre nos brillants Français sur deux roues et des footballeurs tricolores en dessous de tout. Le jour même où les plus emblématiques représentants sportifs de notre nation mettaient à mal le coq cousu sur leurs maillots, Jules Cluzel hissait celui qui est peint sur son casque sur la plus haute marche d?un podium de Grands Prix.
Quant aux indiscrétions de paddocks, quand bien même elles feraient état d?insultes, nous ne barrerions pas notre Une de mots qui nous feraient perdre en crédibilité ce qu’ils nous feraient gagner en ventes. « Ça ne vous embête pourtant pas de montrer la jambe de Rossi pliée en trois, ou de faire de la publicité pour le Tourist Trophy, qui a encore enterré deux concurrents cette année ». Vrai, sauf que la photo du crash de Vale, placée en pages intérieures, n?était pas choquante outre mesure. Quant au TT, bien plus dramatique que l?accident de l?icône susnommée, s?il divise jusque dans les rangs de la rédaction, il reste une épreuve sportive qui force l?admiration en comportant des risques inouïs au même titre que l?ascension de l?Everest, la voltige aérienne, le base-jump ou la spéléologie. Et Sir Joey Dunlop est pour nous un héros digne de Sir Edmund Hillary. Pourtant quelque chose me dit que Raymond Domenech est plus proche de la Légion d?honneur qu?Eric Mahé?



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2 commentaires sur cet article
  1. Chouette, un peu de déontologie ! De l’éthique dans un monde d’étiquettes et de polices… d’assurance !

    Le fiasco footballistique national illustre une fois de plus la dialectique intemporelle entre valeur$ et principes. J’espère simplement que ceux qui forment les plus jeunes connaissent encore Coubertin…

    Pour ce qui est du TT, j’adopte la position d’Agostini : sans moi !
    A chacun de calculer la dose de mal qu’il est susceptible de faire endurer à ceux qui l’aiment. J’ai trop l’esprit famille. A chacun de paramétrer sa capacité à atteindre la perfection du premier coup. A coup sûr, il me faut une seconde chance.

    C’est bon de réfléchir dans une époque où le caprice individuel fait tourner le système de pensée.

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  2. hubert germain

    tout à fait d’accord avec toi David ; certes les 2 tués de cette année (et ceux des précédentes) me font mal , mais ils en ont pris le risque en connaissance de cause et contrairement à ce qui se passe sur la route , ils n’ont pas perdu la vie à cause à cause de l’erreur d’un autre.
    certes cette course peut paraitre anachronique et surrannée mais elle est une des dernières à ne pas être sacrifiée sur l’autel de la sécurité à tout prix.
    si elle devait disparaitre , il faudrait aussi supprimer la corrida, le ski hors piste , la rando ou l’alpinisme en montagne , la baignade et le bateau de plaisance en mer , l’usage du gaz et de l’électricité et le suicide.
    marre de tout aseptiser et tout réglementer pour la sécurité , laissons à chacun la liberté de prendre ses risques , s’ils n’en font pas courir aux autres.
    alors oui au TT et pouvu qu’il vive encore longtemps

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