A Paris, la rive droite va fermer, malgré l’évidence et un avis défavorable

Une commission d’enquête publique vient de rendre un avis défavorable au projet de fermeture de la rive droite de la Seine que la mairie de Paris veut imposer à partir d’octobre 2016. Cela n’empêche pas la maire d’annoncer vouloir passer outre, en dépit du bon sens et des conséquences prévisibles sur la circulation.

Comme annoncé en 2015, la mairie de Paris veut rendre piétonne, dès octobre 2016, une partie de la rive droite de la Seine, comme elle l’a fait côté rive gauche depuis l’été 2012.

Ce projet, pompeusement baptisé « Reconquête des berges de Seine/Acte II Rive droite », bien dans la droite ligne de la politique anti-véhicules à moteur qu’elle mène depuis longtemps, fait peser un énorme risque de thrombose de la circulation parisienne – on l’a encore vu lors des récentes crues de la Seine… Et pourrait bien engendrer plus… de pollution, pollution que la mairie dit vouloir combattre.

[lire_la_suite]Une pétition contre la piétonnisation de la rive droite[/lire_la_suite]

(Photo P. Orluc)

La voie sur berge rive droite de la Seine. Un axe indispensable à la circulation parisienne. La mairie de Paris n’en veut plus. (Photo P. Orluc)

C’est ce que vient de dire implicitement la commission d’enquête publique dans ses conclusions – où, au passage, elle estime que le périmètre de cette enquête est insuffisant : « L’étude d’impact ne permet pas d’établir la réalité de la réduction de la pollution automobile de la section de la voie Georges Pompidou envisagée. […] Les reports de circulation entraînés par la fermeture de la voie sur berge affecteront de manière significative un secteur plus large que les 1er, 4e, 7e et 12e arrondissements, auxquels a été délimité le périmètre de l’enquête publique. […] Les 5e, 6e et 8e arrondissements subiront un report de près de trois quarts des véhicules qui ne pourront plus emprunter » la voie sur berge.

La commission, qui précise par ailleurs « qu’une enquête qui n’a pas mis à même les personnes directement intéressées par les conséquences positives ou négatives d’un projet de faire valoir leurs observations ne permet pas de se prononcer sur l’intérêt public dudit projet », rend donc « un avis défavorable » au projet de piétonnisation.

La mairie persiste et signe

Ces arguments de bon sens sont pourtant balayés par la mairie de Paris : « Ces motivations résonnent comme un déni complet de l’urgence climatique, pourtant actée à Paris par tous les Etats du monde il y a moins d’un an, a réagi Anne Hidalgo, la maire de Paris, dans un communiqué diffusé le 22 août. Elles ne tiennent pas non plus compte des motifs environnementaux, sanitaires, urbains et culturels qui sont pourtant à l’origine de ce projet de piétonnisation. Elles s’inscrivent par ailleurs en contradiction avec la volonté clairement affirmée par une nette majorité des Parisiens, qui sont plus de 60 % à être favorables à cette piétonnisation, dont un automobiliste sur deux, selon un sondage de l’institut Ifop d’avril 2016. »

(Mairie de Paris)

Vu d’artiste de la voie sur berge rive gauche, piétonne depuis 2012. (Mairie de Paris)

« Aucune commission ne peut s’opposer ou paralyser l’expression démocratique, écrit encore Anne Hidalgo, encore moins avec des arguments aussi insuffisants que ceux présentés dans le rapport de la commission d’enquête. Ils semblent tellement caricaturaux, si peu nuancés, que bon nombre de Parisiens risquent même de penser qu’il s’agit d’un rapport partial et à charge. »

Bref, circulez – ou essayez de circuler… –, il n’y aurait rien à voir.

Pierre Orluc

 

 



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4 commentaires sur cet article
  1. N’habitant pas Paris, j’en ai rien à foutre.

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  2. Les intégristes de la mairie de Paris ne reviennent jamais sur une décision qu’ils ont pris même si cette décision est nul

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  3. Belle exemple de démocratie à la mode PS.

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  4. Elle est belle la démocratie à la mode gaucho bobo.

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