5 raisons de regretter la disparition de Motus Motorcycle

Le petit constructeur américain Motus Motorcycle vient de mettre un terme à son activité… MJ vous donne 5 bonnes raisons de regretter cette disparition.

Motus Motorcycle vient de mettre les clefs sous la porte… Une triste nouvelle.

Raison n°1 : les moteurs MV4 & MV4 R

Le fameux bloc V4 longitudinal dénommé MV4, ou MV4R dans sa version sportive….

Pour propulser ses deux seuls modèles, les trails sportifs MST et MST-R, Motus comptait sur un bloc 100 % maison. Le fameux MV4 de 1 650 cm3, un singulier V4 à 2 soupapes par cylindre ouvert à 90° et disposé face à la route. Dans sa conception, il s’apparentait à un dérivé du V8 de la Corvette GT1 coupé en deux. Et cela n’était pas le fruit du hasard, puisqu’il a été développé en partenariat avec la société Pratt & Miller, spécialisée dans la Corvette de compétition… Plébiscité par la critique, Motus proposait même son MV4 à la vente sur palette, pour ceux désireux d’en équiper un châssis prototype.

Raison n°2 : un produit d’exception

Avec son large carénage et ses valises latérales, la MST avait de réelles prétentions touring.

Intégralement fabriquées à la main et vendues 30 975 $ et 36 975 $, les Motus MST et MST-R étaient de véritables machines d’exception. Attention, pas uniquement par leur valeur pécuniaire… mais aussi par leurs chiffres mécaniques exceptionnels. Avec 160 ch pour la MST et 180 pour la MST-R, ces deux américaines parvenaient à marier avec virilité performance et touring. Présenté pour la première fois en 2011, le prototype dut attendre 2014 avant de rentrer en production, d’où son look un peu daté.

Raison n°3 : une vraie américaine…

La MST brillait d’originalité par son architecture moteur, mais pas par son look.

Les gros moteurs en V sont aux Ricains ce que les grands vignobles sont aux Français : de véritables pans de culture. Et les deux fondateurs, Brian Case et Lee Conn, ont tout de suite su exploiter cette identité, cela, dès la création de Motus Motorcyle, en 2009, à Birmingham, dans l’Alabama. Aucun de leurs modèles, produits par des Américains, pour les Américains, n’a malheureusement eu la chance de fouler un jour d’autres terres que celles de l’oncle Sam. La faute à des investisseurs trop impatients qui ont coupé court aux ambitions internationales des deux fondateurs.

Raison n°4 : … aux prétentions européennes

Un châssis tubulaire, un rouge pétant, des périphériques italiens… ça ne vous rappelle rien ?

On accorde à l’Europe le doux sobriquet de Vieux Continent. Pourtant, c’est bien de notre côté de l’Atlantique que les références de modernité motocycliste sont définies, chose que Motus Motrocycle avait bien compris en concevant le châssis de sa MST… Preuve en est : les cadres et bras oscillant entièrement tubulaires, lesquels étaient assortis de périphériques made in Europe, à l’images des suspensions Ohlins et des éléments de freinage Brembo de la version R. Et puis il n’y a que des Européens pour définir un concept aussi capillotracté que celui d’une voyageuse sportive…

Raison n°5 : des projets et de l’ambition

Un roadster sportif propulsé par un V4 longitudinal… On n’y goûtera jamais !

« Nous avons été surpris et déçus, en particulier parce que nous avons travaillé si dur pour préparer un lancement de produit en octobre 2018 dans un nouveau segment passionnant. » Ce segment, c’était celui des roadsters de caractère. Nous vous en faisions part il y a 8 mois déjà sur Moto-Journal.fr… Apprendre la disparition d’une marque de motos n’est jamais drôle, mais la nouvelle est d’autant plus triste quand cette dernière avait de si bonnes intentions.. En espérant que l’entité parvienne à retrouver un jour des investisseurs déterminés et convaincus par le projet.